36 Tolkien road, Eastbourne, Angleterre. Trois maisons parfaitement alignées. Un lotissement rigoureusement quadrillé. La route d’abord, puis une bande de pelouse coupée ras d’où émergent quelques fleurs jaunes. Ensuite, une bande goudronnée tachetée de… des auréoles de mousses ? des feuilles rondes ? Devant la maison de droite, la pelouse est encore mieux entretenue. Taillée amoureusement avec des ciseaux. L’herbe y est verte même si on devine quelques tâches jaunâtres. Ce doit être l’été. La façade de cette maison à droite est parée de pierres roses. Rose clair, pour l’essentiel, même si quelques unes, vingt-quatre pour être exact, sont d’un rose plus sombre. Deux fenêtres aux montants blancs paraissent identiques, elles sont disposées symétriquement. Sauf que, à y regarder de plus près, celle de gauche est légèrement plus grande. En hauteur et en largeur. À gauche de cette maison, devant une palissade en bois, fleurit un massif de fleurs. Roses elles aussi. Maison du milieu. Devant, en bordure de l’allée goudronnée et tachetée, des massifs de plantes aux feuilles vertes et jaunes. Pas de pelouse mais des galets. Pas une façade, mais deux façades parallèles, l’une étant une avancée de l’autre. Sur chacune d’elles, une même fenêtre blanche. Les pierres de parement sont marron. Derrière les carreaux des vitres, des reflets vert sombre. Des rideaux sans doute. Sous la fenêtre de devant et le long du mur qui relie, en angle droit, les deux façades déjà mentionnées, se trouvent deux bancs identiques, montants noirs, lattes marron foncé. Maison de gauche. D’apparence plus grande, ou plutôt plus longue que les deux précédentes. Une fenêtre, blanche elle aussi. Devant, trônent un parterre de fleurs blanches et un pot en terre cuite à moitié enterré d’où sortent d’autres fleurs blanches. Le ciel est laiteux. De longues traines de nuages endormis paraissent sur un fond de ciel bleu incertain. A droite, sur le trottoir en goudron, une femme en manches courtes portent péniblement un cabas.
38 rue J.R.R. Tolkien, Ploubezre, Finistère. Une grande maison cubique de construction moderne entièrement bardée de bois sombre. À l’étage, quatre grandes fenêtres. Les deux du milieu sont légèrement avancées. Au rez-de-chaussée, trois grandes portes fenêtres. Le toit est plat, légèrement penché vers l’arrière de la bâtisse. Sur les façades latérales, on devine des petites terrasses qui prolongent sans doute des chambres. À gauche, un garage, parfait parallélépipède rectangle, est lui aussi entièrement recouvert d’un bardage de bois sombre. Devant le vantail basculant, légèrement décalée, une voiture verte est garée. Elle est en partie cachée par des massifs fraîchement plantés qui longent le trottoir. Entre ces massifs et la maison, une grande pelouse verte et jaune occupe le sol. Au milieu, une table ovale en plastique blanc trône en silence. Pas un arbre en vue, le ciel est bleu électrique. Devant la maison, un rond-point orné de trois maigres arbustes pleure sa solitude. La rue J.R.R. Tolkien court devant la maison, à droite et à gauche. En face, de l’autre côté du rond-point, la rue Robert Louis Stevenson s’enfonce dans l’inconnu.
Biblioteca J.R.R. Tolkien, Bomporto, Émilie-Romagne, Italie. Un parking pavé le long de la via Giuseppe Verdi. Une dizaine de voiture sont garées. Quatre blanches, trois dans des tons de gris, une noire, une rouge et une dernière, d’une couleur indéfinissable de saumon en fin de vie. Sur le trottoir, derrière les voitures, un jeune homme sans visage avec un tee-shirt noir agite un balai aux franges rouges. Derrière lui, une pelouse terreuse et sèche d’où émergent, parfaitement alignés, quelques arbustes. Trois arborent un feuillage persistant et quatre, au centre, sont suffisamment dénudés pour que leur proche avenir demeure incertain. Le bâtiment de ce qu’on imagine être la bibliothèque se trouve au fond du tableau. De plein pied, la large façade est composée de parpaings bruts alternant, par lignes horizontales, des tons gris clair et gris foncé. Un style byzantin sans Byzance. Trois fenêtres de bois clair sont disposées de part et d’autre d’une grande porte occupant toute la hauteur de la façade et portant en son centre un grand hublot vitré. Au dessus de ce cercle, une petite ouverture rectangulaire questionne. Le toit est plat. Quatre unités de climatisation sont posées dessus avec leur lot de tuyaux qui dégueulent sur la façade. Une étrange antenne en U ajoute au mystère. Le ciel est bleu. Il fait chaud.
« Les Hobbits ont le pas léger et leurs empreintes ne sont pas faciles à interpréter, même pour un Rôdeur ; mais non loin du sommet, une source traversait le sentier et Aragorn vit dans la terre mouillée ce qu’il cherchait. »
Belle première lecture, alors que je m’apprête à ajouter ma contribution, la première – en angleterre – semble bouger au fur et à mesure de la description par la magie des petites corrections que tu apportes, qui modifie la vue – effet saissisant !
Merci Catherine. C’est l’effet Tolkien.
on voyage avec Tolkien et Chovelon, Top!
Oh merci. Mon nom et celui de Tolkien dans une même phrase. Oui, le top !