Parmi les voyageurs, qui ne connaît le zèbre de la gare du Midi ? L’aphorisme bien connu « L’habit ne fait pas le moine » prend ici tout son sens. En effet, parler de zèbre est méconnaître l’équidé qui accueille ou dit au revoir aux voyageurs (mais pas que des voyageurs, aussi des amis de Tiers Livre). Il s’agit en réalité d’un cheval revêtu d’une combinaison de zèbre. Col blanc, boutons dorés, il tient une tasse de café dans son sabot avant droit. Ses sabots arrière sont montés sur roulettes pour lui permettre de se dérouiller les jambes. A l’origine, l’établissement s’appelait le Sam’s Café (le cheval s’appelait-il Sam ?) avant d’être repris par une chaîne de restauration rapide britannique qui voulait déboulonner la statue du palefroi. Des Britanniques eux-mêmes, qui viennent régulièrement à Bruxelles, voulaient continuer de prendre leur café avec Sam ; ils se sont insurgé contre ce projet absurde et ont obtenu gain de cause. En avance, elle prend un café en attendant son train. Puis, elle s’engage dans la salle des pas perdus vers la voie internationale où elle prend le train vers l’aéroport ; il y a des boutiques de fringues, de souvenirs, de chocolats, une pharmacie, un Quick, un Carrefour Express, etc. A l’aéroport, l’éventail de boutiques et cafés est multiplié par dix et on se déplace sur des tapis roulants dans les terminaux ; pas besoin de bus pour aller d’un terminal à l’autre (il n’y en a que deux). A destination, elle entre dans la cour des grands, où la démesure règne en maître, elle perd ses repères à chaque fois ; la notion de ville telle qu’elle la connaît n’a rien de commun avec ce qui s’ouvre à elle ; elle a le vertige tant dans la verticalité que dans l’horizontalité et comme les randonneurs en haute altitude, elle a besoin d’un temps d’acclimatation, puis elle retournera dans le connu : zoom avant, zoom arrière, expansion, contraction, à l’infini.
Ça donne envie de chevauchée jusqu’à Bruxelles !