Allongée dans le divan avec son dessus-de-lit jaune qui longeait un des murs de la salle à manger, tenant aussi lieu de chambre à coucher pour l’enfant qui soudain se réveille, la lumière filtrant au travers des vieux volets en bois mal joints et venant éclairer le revêtement de sol aux petits traits obliques jaunes et rouges, créant une sorte de couloir de poussières dorées semblant de petites étoiles qui captait le regard encore incertain, puis incitait à rejoindre la fenêtre afin de découvrir cette matinée ensoleillée qui s’offrait, à repousser les volets sur ce qui semblait être la vie, et soudain entendre le tintement si caractéristique du tramway, alors même qu’il ne circulait que dans la grand-rue, à deux rues de là donc, mais le vent ou bien le silence apportait les sons d’une échappée possible entre deux pôles le nord ou le sud, puisque le tram traversait ainsi la ville, coupant par cette rue droite la cité en deux, et on allait soit d’un côté soit de l’autre, étant à peu près à mi-distance, et sans avoir de préférence puisque on avait juste des rêves d’évasion, le sud le nord de toute façon n’avaient pas de signification, il suffisait simplement de partir et arrivée au terminus car il y a quand même un terminus, il y aurait encore l’horizon, l’infini, ce petit trait tracé au crayon bleu, un peu vallonné et qui disait juste tu peux aller encore plus loin…
oh Solange, cette scène d’éveil (proustienne) par le sonore, et l’élargissement encore par le son…ça me touche beaucoup, merci,
CatS
Très touchée Catherine, merci beaucoup!