Tu vises le poil, tu arases le poil et tu le rates – répétition – il faut maintenant mobiliser les doigts – tu vises les sourcils, tu les ébouriffes et tu leurs balances un coup de ta pince à ongles, et tu anéantis d’autres poils au passage – impossible de s’aligner, ces poils font partie de ton corps, tu le sais, tu le vois, tu es devant la glace de l’hôtel et sous tes yeux – encore raté, au dessus de tes yeux, tu vises le poil et tu le rates – d’ici peu tu sortiras, tu te confronteras au soleil – tu es en Bretagne, toute ta vie la Bretagne a fait partie de toi, de tes plus forts désirs, de vie, de voir, de ton histoire intime, celle que tu n’as pas vécu – la Bretagne fait partie de toi, la mer, les taiseux, les falaises, les lieux de silence, les contes – la Bretagne est autour de toi, mais tu n’es pas là pour le lieu, tu es là pour le symbole, dans une heure tu vas faire société, participer à un mariage, tu seras heureux et tu le diras – tu ne verras pas la Bretagne.
Bonjour Gaby,
ce poil qui se refuse, comme métaphore des résitances au lisse, au convenu, même heureux,
bonne suite,
CatS