Les anciens d’elle disaient : « Qui voit Sein, voit sa fin ». Ils racontaient les naufrages, les bateaux éperonnés sur les récifs, les marins engloutis, le village peuplé de veuves et d’orphelins.
Avant ma fin, j’aimerais la revoir. Je la revois en pensée cette île du bout du monde, battue par les tempêtes, balayée par le vent..
Lovée au creux des ses dunes, je l’écoute, dans les roseaux de ses marais, chanter une douce mélodie. Je l’écoute mêler son chant à celui des mouettes rieuses, au grondement des galets roulés par le ressac, aux claquements des haubans, aux hurlements de l’ouragan quand se lève la tempête, aux carillons des cloches du village, aux rires des enfants, aux appels des pêcheurs, aux voix d’autrefois, celles des sirènes qui entraînaient les marins dans l’abîme, celles des druidesses qui calmaient les vents mauvais de leurs incantations.
Temps suspendu, vent calmé, mer paisible, silence plein, apaisant, je rêve sous son ciel chargé de nuages noirs, son ciel balayé par les éclats du phare, son ciel chargé d’étoiles et d’infini.
J’aime cette île. Telle un radeau sur l’océan, elle vogue dans la mer d’Iroise et moi – avec elle – je vogue vers l’ailleurs.
Beau pèlerinage en pensée !
Merci Christiane !
Comment ne pas penser à la chanson L’autre Finistère.
Quelle tendresse dans votre texte !
https://www.youtube.com/watch?v=ul33IBtf-vc