Dans le centre-ville de Guillestre, coller des affiches directionnelles avec flèche : la flèche indiquerait un parcours à suivre. Vers où ? Vers quoi ? Pourquoi ? Aucune indication.
Dans le jardin public de la Plantation, se pointer sous l’habit d’un clown, appeler les enfants, sourire aux mères réticentes, jongler pour eux, avec eux.
Sur le panneau d’affichage de la ville, coller une affiche conviant la population à une fête, tel jour, telle heure, tel lieu… Aucune précision sur ce que sera cette fête. Une fête qui n’existera pas.
Une annonce dans le Dauphiné Libéré : les habitants de Guillestre dont les portes ( de maison, garage, remise, grange…) possèdent une chatière doivent se rendre à la Mairie pour le signaler.
Dimanche matin, à l’heure de la grand messe, descendre la rue principale sur le trottoir de gauche, en sautant à cloche-pied, devant le parvis de l’église gesticuler en riant comme un fada, entraîner les grenouilles de bénitier dans la danse.
Proposer aux touristes des les prendre en photo, dans le cadre d’un enquête de Décathlon : la firme étudie les vêtements de sport et le matériel utilisé en montagne.
Pousser des cris de désespoir devant la laverie-express du Carrefour : «Mon chien est enfermé dans le lave-linge ; il était caché dans les draps, je l’ai engouffré dans la cuve dans le voir, il est tout petit, et j’ai programmé la machine.»
Une exposition dans l’espace Panacelle : un tronc d’arbre desséché, sinistre. C’est tout. Des commentaires demandés dans le livre d’or sur le réchauffement climatique, etc.
En parfaite tenue de jardinière, s’activer sur la Place Selva, autour des érables. Retirer les pierres qui les encerclent, les remplacer par de la bonne terre amenée en brouette, planter des tomates et des courgettes. Chanter à tue-tête. Demander aux curieux de faire de même dans tout le village.
Pendant une semaine, systématiquement chaque matin, passer saluer les commerçants et les remercier de tenir bon malgré l’implantation de moyennes surfaces. Discuter avec les clients présents.
huhuhu… que dire sinon que j’ai bien ri – le signalement de la chatière en particulier – et que j’aimerais bien moi vous accompagner à Guillestre pour suivre le protocole…
La bonne ville de Guillestre n’a qu’à bien se tenir en attendant qu’on applique les protocoles ci-dessus !!
Bravo pour ce texte irrévérencieux !!
Merci Christiane pour ce beau et bon moment de lecture.