Elle est bleue, enfin c’est ce que l’on dit d’elle, trop vite, elle est d’humeur et de couleur changeantes, le matin elle serait plutôt anthracite, entre gris foncé et noir profond, couleur d’orage, vers midi le ciel s’éclaircissant, la voilà argentée, brillante, lumineuse, parée du blanc de l’écume et de friselis moirés à sa surface, puis sous les rafales de vent elle se peint d’un vert incertain, ni vert, ni bleu, mystérieux, avec des reflets clairs, foncés, turquoise, émeraude, des teintes pales, douces ou intenses, froides souvent, se transformant à l’approche du rivage en teintes jaunes, couleur du sable qu’elle soulève et dans ce trouble des algues, comme des serpents verdâtres ou roux, vibrent en éclairs jaunâtres ou bruns, passant du beige pâle à un beige foncé ocré, tandis qu’à l’horizon le bleu de la mer et du ciel se confondent, tendrement irisés, pour au soleil couchant se réunir en un orange éclatant.