Tu les lis, les uns après les autres, ils appellent au meurtre, au viol, caché derrière leur écran, tu le savais que c’était là, en chacun de nous, mais là tu le lis. Effroi.
Tu attends le résultat, tu t’inquiètes, elle aussi, on s’inquiète tous, j’espère que ça ira, qu’elle annoncera que ce n’est rien. Inquiétude
Tu t’es emporté, pourtant tu n’es plus un gamin, mais cette colère qui monte, qui te dévore la tête, tu as peur qu’un jour elle te déborde. Inquiétude.
Tu les vois, ils ne sont pas méchants, ils ont de bonnes intentions, de grands principes. Ils crient à l’injustice, ils se battent pour les grandes causes, mais si tu n’es pas de leur côté, le seul côté acceptable pour eux, alors cela commence en général par quelques remarques humoristiques, puis arrive le temps de la leçon, ils t’expliquent, comme à un enfant, les plus agressifs commencent à t’insulter, les plus modérés modèrent, mais tu les vois près à sortir la guillotine pour le juste combat. Effroi.
Tu le savais que rien n’est prévisible, mais tu ne pouvais t’empêcher de croire que tes enfants vivraient dans un monde en paix, c’était plus confortable. Mais rien n’est écrit, tu peux prier si tu es croyant, ou t’inquiéter si tu ne l’es pas. Inquiétude.
Tu as vécu ces moments, face à la mort, les mots ne veulent plus rien dire, le langage apparaît pour ce qu’il est, une simple fabrication de singe. Tu voudrais consoler, les aider à passer ce moment, mais il n’y a que le curé pour avoir le culot de dire que ce sont les meilleurs qui partent en premier, toi tu l’écoutes, il y croit. Inquiétude.
Tu la vois, elle fait la manche, assise par terre, elle a vingt ans peut-être, elle a sa vie devant elle, elle a abandonné. Effroi.
Tu la vois, elle est seule maintenant, perdu, sa moitié est partie, la moitié de sa vie est partie, la moitié de ce qui lui donnait du souffle, maintenant, elle ressemble à une tuberculeuse tout est difficile. Effroi.
Très beau texte, ample. On lit tes versets avec attention car ils sont tous très prenants.
Merci Laurent !
de petit bloc en petit bloc, de verset en verset, de portrait en portrait
je t’ai suivi
et ce tu qui nous engage plus loin… il percute
reste celle qui a abandonné, celui qui est parti, celle qui prie…
Laurent, merci. Pour ces moments pris dans la vie. Et pour ta musique aussi… Comment fais-tu pour écrire, et faire une vidéo tous les jours ?
Merci Simone.Ps: je suis têtu.
La colère qui monte et la peur qu’elle déborde. Toutes ces petites images prisent dans le quotidien qui inquiete et façonne me parle beaucoup. Merci.
Merci