Bloc d’aplats rouges. Une trace. La brique du muret derrière l’hôpital et l’écriture de toutes les briques. Argile cuite, brique en miettes ou minuscules grains de fièvre dans le sablier. Ramasse tout ce que tu peux. Sable rouge. Décanté au fond d’un verre épais. Sang de la pierre. Rouge brun rouge roux ocre fauve mêlé aux souvenirs qui se séparent du sable. Boire des yeux le fond du verre devant la fenêtre du bâtiment. Appareiller dans l’ocre. Une trace sur tes parois. Avec lui première fois soleil flambant neuf sur les sentiers violets jaunes rouges roux fauves poursuite des rayons roussillon son sillon roux rouges ses essais au pinceau sur la peau papier pieds nus dans l’atelier poudre de feu et il fait seul ce qu’ils faisaient bien avant nous impressions sur le dur des cavités enfouies mais nous c’est à ciel ouvert dans les carrières aux cheminées de fées ou sur un vieux mur arraché à l’oubli, sur le lambeau d’une fresque abîmée, sur le muret derrière l’hôpital. Décantée ocre perdue ocre rouge retrouvée en novembre, anniversaire, sur les lieux avec l’enfant devenu un homme : jamais avant il n’avait pu mesurer l’étendue rougeoyante, la disparition du peintre. Sang de la pierre hématite fleur des pieds nus empreintes partout sur les murs et dans les chênes qui prennent dans le couchant l’ocre des falaises et la lancent de toutes leurs forces au fond du verre épais. Le sang du dragon brûle dans le verre. Trempe ton doigt dans la lie, prélève le sang de la pierre et peins. N’importe où. Le jaune du lichen sur le muret rouge. Avec un peu d’eau salée, mélange et insiste. Quatre rectangles d’ocre rouge, les saisons de l’absence, les stances de la fusion. Remonte à la surface avec ton prélèvement pour le rituel, continue, tags et peintures de guerre sur le visage, affronte la nuit qui te l’a arraché ocre rouge cours dans les rues laisse partout des signes, empreintes fauves des mains, rouge-gorge muet posé sur le sentier. Retrouve-toi toute barbouillée au pied du muret derrière l’hôpital.