Un panneau de signalisation, un triangle bordé de rouge, à l’intérieur un pictogramme noir en forme de point d’exclamation :… il nous annonce que d’autres dangers ( lesquels ? : la nature n’en est pas forcément précisée, mais autres que ceux ayant leurs panneaux spécifiques) sont à craindre entre 150 à 50 mètres de ce panneau.
Au centre d’une placette, un arbre pluricentenaire, toujours vigoureux, une ombre délicieuse dans la chaleur étouffante, quelques pierres où s’asseoir :… au Bénin,sur les traces de la traite négrière, j’ai tourné autour de l’arbre de l’Oubli. Il a été planté à Ouidah, par les rois du Dahomey, dans le but de rendre les esclaves amnésiques, faibles, incapables de se rappeler de leur identité et de leur repère géographique. Les esclaves hommes faisaient neuf fois le tour de l’arbre, de la droite vers la gauche et les femmes sept fois, de la gauche vers la droite.
L’alignement des menhirs, des pierre brutes, grises, hautes pour la plupart, fichées verticalement dans le sol, isolées les unes des autres, placées par ordre décroissant, filant vers une enceinte, cette architecture s’étendant sur près de quatre kilomètres ! Sous un ciel gris et rosé, si tendre :… à Carnac, dans le Morbihan, pierres plantées par les hommes, il y a 7000 ans, des monuments religieux, voués au culte de la lune ou du soleil, calendrier pour l’agriculture ou encore armée romaine transformée en pierres selon une légende… le mystère reste entier ! Ils avaient certainement une fonction sacrée et funéraire.
Un lac immense, ses eaux turquoises entourées de montagnes, en plein été animé par les vacanciers qui se baignent, cabotent, font de la voile, se dorent au soleil :… nombreux sont ceux qui ignorent que le lac de Serre-Ponçon n’a rien de naturel. Il est le fruit de l’homme, qui a transformé cette vallée alpestre, coincée entre le massif des Écrins et celui du Parpaillon, en un gigantesque lac artificiel, le plus grand en volume de France métropolitaine. Sous eux, quand ils nagent, les champs et les villages de Savines et d’Ubaye engloutis, invisibles.
Un amas de pierres en forme de pyramide, un cairn érigé par les hommes, fruit de mains multiples. Parfois caché dans un étui de fer, un cahier où l’on pouvait écrire quelques mots disant notre passage :… en haut du Pain de Sucre, ( mais aussi au passage des cols dans les Hautes-Alpes), c’est la marque d’un lieu ? Une balise ? Dans le désir de laisser des traces ? Le plaisir de la construction et la mise en équilibre des pierres ? Les cairns, colosses de pierres, sont les gardiens du lieu, leurs protecteurs, maîtres de son silence. D’un lieu à l’autre, ils indiquent le chemin en un langage universel.
Un drapeau, riche en couleurs, blanc, bleu, or, rouge. Une sorte de silhouette humaine divise le drapeau en deux. Dans le coin supérieur droit, une étoile :… c’est le drapeau du territoire canadien Nunavut découvert en visionnant un documentaire sur les Inuits. Les couleurs, blanc, bleu et or, symbolisent les richesses de la terre, de la mer et du ciel. Le rouge représente le Canada. Et surtout, ce qui m’intéresse, c’est cet inuksuk qui divise le drapeau en deux. Un repère directionnel inuit composé de pierres empilées. Un cairn. L’étoile rappelle Niqirtsituk, l’étoile polaire, autrefois utilisée comme guide par les voyageurs et dont le caractère immuable symbolise le « conseil des sages dans la collectivité »
Les images évoquées par votre texte sont précises et impressionnantes. Merci.