Le couloir du train filent sous mes pas. L’escalier monte vers moi. Les rails glissent sous moi. Le chemin roule sous mes pieds, les herbes et les arbres filent sur mon flanc gauche , les ornières gorgées d’eau absorbent mes jambes, la route goudronnée se jette sur moi et défile sous mes pieds, les maisons se jettent sur moi et disparaissent, les feuilles mortes s’élancent vers moi, la palissade se précipite sur moi, je décolle pour l’éviter, le gazon décampe sous mes pieds, la véranda m’éclabousse de lumière et file aussitôt, les poules se jettent sur moi dans un lâcher de plumes, la haie se jette sur moi et m’égratigne les bras, un chien me pourchasse, la boue défile, les ronces m’arrachent la chair, mon sang me fuit, le ciel défile, la pluie me mouille, la grêle me rosse, la ville arrive, la rue arrive, les hauts immeubles arrivent, les voitures et les autobus arrivent, tous se jettent sur moi et filent, le porche arrive et me coiffe, l’escalier arrive et m’élève, ma porte arrive et s’ouvre. Tout est immobile. Le porte manteau immobile. Le buffet immobile. Le lit immobile. Je suis ici. Epuisé. Je suis ici. Sain et sauf. Je suis ci. Ici.
Quelle cavalcade effrénée !
Merci Catherine.
Merci Fil je suis encore essoufflée !