Espace ville à l’arrêt derrière des figures en mouvement.
Monde extérieur – intérieur tram : mouvement de foule.
Ville écran 1 : place Stalingrad. De l’autre côté de la frontière du fleuve, la place Stalingrad est la première étape. En son centre, se dresse majestueusement le lion bleu.
Ville écran 2 : jardin botanique. Et pourtant aucune trace de végétation. Le spectateur porté par le tram est passif : il doit se contenter des images que la ville lui propose. Il pourrait devenir acteur de la ville, chercher le jardin. En attendant, il rêve devant le nom et se contente du décor urbain habituel.
Ville écran 3 : gymnase Thiers. On ne voit pas les installations sportives mais on peut contempler les trois graffitis sur le mur.
Ville écran 4 : Cenon gare. Il y a sans doute une gare à Cenon gare. Mais on sait désormais que la ville cache bien ses secrets.
Ville écran 5 : buttinière. On pense atteindre la zone bucolique de l’espace urbain. Les stations qui suivent se nomment « iris », « gravières », « bois fleuri ». Buttinière est une station de transit ; elle permet la correspondance avec des lignes de bus et propose un grand parc relais. De cette butte, du regard, on peut aussi survoler la ville.
Figures qui ne bougent pas dans la ville en mouvement.
Mondes intérieurs – extérieur tram : de grandes lignes horizontales circulent à toutes vitesse.
Figure 1 : de l’immobilité d’un visage derrière un masque chirurgical. Seuls les yeux en bandeau clignotent par intermittence de gauche à droite.
Figure 2 : du mouvement et de l’immobilité de l’usager du smartphone. Le corps est figé, l’énergie est concentrée dans le regard qui capte des images qui défilent en accéléré. Seul le pouce exerce sa gymnastique ; il caresse machinalement l’écran.
Figure 3 : de l’immobilité d’une tête serrée par un casque. Dans ces mondes intérieurs démultipliés, toute musique est intra diégétique. Pour l’ambiance extra diégétique, il faut se contenter de la voix enregistrée : ligne A, direction Floirac Dravemont, porte de descente côté gauche (on ne sait jamais…).