Journal d’écriture du projet Grange, ouvert le 23 juillet 2021 : besoin de réfléchir à la matière accumulée, d’esquisser des structures, d’interroger le déjà-écrit. Deux-cents pages en un an et un jour, presque un livre entier, ce moment de la fin qu’on repousse sans cesse et ces trente-neuf variations, ces satellites qui tournent autour du livre, ces mots qui se glisseront ou pas dans les coins ou au cœur de cette grange où l’enfant rêve d’Amérique. Esquisser une table des matières ? Trop tard. Sélectionner des textes à glisser dans le grand chantier ? Tentons :
- #06 l’enfant et les cartes : rêverie à partir de la carte de l’Amérique dans le livre éponyme, la relier au jeu des trains.
- #07 descendre à la cave : la cave de devant, la cave de derrière, mêler les deux, creuser plus profond, se demander ce que c’est que la cave par rapport à la grange.
- #10 une main dans le vide : la mémoire défaillante, avant que ça raconte, avant les révélations de la fin, se perdre une dernière fois avant de retrouver un bout de passé.
- #11 l’enfant perdu : encore une fois, pousser le texte du côté de l’égarement, relier tous les lieux, qui n’en sont qu’un (la grange), pousser le vertige le plus loin possible.
- #16 écrire en Amérique : l’Amérique comme mythe littéraire, trouver à l’enfant des compagnons d’écriture, Whitman, Dickinson, London, Faulkner, Hemingway (étendre la liste).
- #19 ils attendent : la scène suivante, le moment qu’ils attendent, est déjà écrite, lui rajouter cette attente, l’en séparer peut-être.
- #23 tout droit vers l’Amérique : encore l’obsession de l’Amérique et la naïveté de l’enfant, cette idée de marcher tout droit, me souvenir qu’enfant, moi aussi je l’avais.
- #27 qui es-tu, F. ? : les questions se posent, les réponses se refusent, F. doit rester un mystère du début à la fin.
- #30 d’ici à ici : votre voyage commence ici, déjà intégré au projet, devenu notre voyage. La question suivante aussi au cœur du livre : pourquoi aller ailleurs puisque tout est ici ? Et la troisième, en écho avec le proverbe, un endroit idéal pour se cacher parce que – on pourrait tourner autour de ça – pour vivre heureux vivons caché.
- #31 une vache dans la ville : cette drôle d’idée de la vache qui part avec eux en Amérique, un moyen ici de l’exploiter.
- #34 l’enfant et le perroquet : une manière d’accentuer la dimension fantastique du récit, pas assez présente.
- #35 dans notre grange : déjà écrit au début du projet ? penser à ça en relisant le prologue.
- #36 grange-cimetière : ça pourrait être la fin du livre.
- #37 pèlerinage au ruisseau : quand l’enfant revient, il passe au ruisseau, se dépêtrer de la chanson, bien sûr que ce n’est pas vraiment de l’or qu’on trouve au fond des ruisseaux.
- #38 frontières vers l’Amérique : préparatifs du voyage en Amérique, même naïveté que pour la #23, on pourrait les fusionner, ces deux extraits.
- #39 le mot de la femme de dos : avec ce dernier texte, l’atelier rejoint le livre où il s’est arrêté, mais en est-ce forcément la suite ?
Et la capitale dans tout ça, c’est quoi ? L’enfance, voilà ce qui est capital. La capitale, ce serait la grange, parce que c’est dans la grange qu’il y a ce qu’il y a, c’est écrit, et que dans la grange, il y a l’Amérique.
La beauté des doutes, des tremblements, la préserver,
Belle suite à la grange et son enfant lucide et rêveur,
Merci Catherine ! Pour la suite, je suis un peu comme l’enfant, en ce moment, perdu (et plus rêveur que lucide).
Comme un point d’étape qui permet de mesurer le chemin accompli. Hâte de lire la suite, ici ou ailleurs.
Merci Xavier, le chemin à accomplir reste à baliser, mais savoir que des lecteurs ont hâte de lire la suite, donne du coeur à l’ouvrage.
en attente également d’avoir le livre en main. Merci
As-tu mis à jour ton chantier ? J’ai le souvenir de l’avoir vu passer, déjà très dense il y a quelques mois. Peut-être pourquoi pas le moment de l’actualiser et de nous donner à voir où il en est. Mais peut-être n’est-ce pas le moment et qu’il mûrit doucement au frais. Bon courage et au plaisir de te lire.