La comptine d’une ronde sans mémoire autre que son refrain. Ne retomber en rien et surtout pas en enfance. Un refrain, c’est tout. Une ville comme une autre. Des rues pareilles aux rues. Une école qui devait avoir un nom, à défaut maternelle. Un préau obligatoire. Le refrain, c’est tout. Le refrain et ce qui s’ensuivit l’unique fois où j’eus la chance d’être au milieu de la ronde. Le refrain qui autorisait. Le refrain libérant mon audace.
Entrez dans la danse
Voyez comme on danse
Sautez, dansez
Embrassez qui vous voudrez
Je suis allé vers elle, l’institutrice, ma maîtresse d’école. Elle s’est penchée vers moi. J’ai pu embrasser sa joue. Elle s’appelait Madame Langue. Je ne veux rien savoir d’autre de mon enfance.
Voyage dans un baiser. Madame Langue c’est le monde entier. Bien jolie cette comptine à déjouer les consignes.
Merci de votre lecture Nathalie. Oui, voyage dans un baiser sur la joue de la femme inaccessible. Rares moments qui exigent d’oublier toutes les consignes.