À la joie du départ venait dès les premiers kilomètres se superposer l’angoisse des virages, la nausée latente, présente du premier au dernier kilomètre. Il fallait fermer les yeux et imaginer des éléphants roses. Cette image accompagnait chaque trajet, elle était la seule à pouvoir faire diversion sur l’envie de dégueuler qui s’installait à chaque fois, surtout à l’époque de ces voitures-bateau trop basses pour bien voir la route, une GS break. Pour arranger le tout, on n’avait pas encore inventé les sièges rehausseurs pour enfants, la radio grésillait et les parents fumaient dans la voiture, fenêtre fermée : on était loin des paquets de clopes à visages d’enfants malades. Cependant, elles se levaient au démarrage, ces voitures-là. C’était l’attraction du départ. On ne fait plus de voiture à démarrage sensationnel. Les départs sont lisses et les enfants bien attachés sur leur siège homologué en fonction de leur âge, taille, poids. Plus question de dormir allongé dans le coffre. L’odeur de plastique neuf des bouées dans les sacs signalait le caractère exceptionnel et annuel du voyage. Mais elle donnait aussi la nausée, malgré les promesses qu’elle offrait. La mer était encore bien loin, et il faudrait, avant de s’y rendre, passer l’étape des innombrables baisers des deux vieilles cousines sans enfants qui avaient attendu plus d’un an pour voir des marmots. Encore une effluve qui lui donnerait envie de vomir mais c’était la dernière épreuve avant la plage, alors elle pensera encore une fois à son éléphant rose.
ça résonne avec mon texte, ça, les voyages et les vieilles dames 😉
Oui…partir pour retrouver les vielles dames..est ce que ta tante sentait le vieux ? Moi je ne sais plus si les vieilles dames piquaient..😉
Bravo Marie-Caroline !
Une GS break… formidable !
Moi aussi c’était une voiture qui se levait au départ, une ID 19 !
Chez nous, pas d’éléphant rose, mais un petit renard.
Ah, les belles vacances !!
Merci pour ton texte qui m’a fait beaucoup sourire !
J en suis ravie alors merci Fil!
par ici c’était un bouquet de persil tête en bas sur la poitrine contre le mal de cœur, les vielles tantes n’étaient pas sur le trajet de l’océan ce qui était une chance (c’est moi fumait dans l’auto plus tard)… n’empêche qu’elle sonne bien cette histoire