Il s’agit là d’une frontière bizarre, un tout petit endroit enclavé dans une ville ordinaire, pas de barbelés de chicanes de murs en béton. Elle est invisible mais sûr qu’elle est là, délimitée par je ne sais quelle autorité non dite mais effective. Un endroit où la porte est fermée à clé à 18 heure jusqu’au lendemain matin, heure de l’école. Peu de monde à voir, peu d’expériences à faire, c’est la vie de nombreuses personnes sur la planète. On imagine les dégâts.
Ce que vivent aussi les habitants de la bande de Gaza, depuis 1949, un territoire fermé sur lui-même par une frontière hermétique et militarisée, deux millions cent soixante huit milles habitants, cinq mille au mètre carré, encerclés dans une clôture de ciment haute sécurité, les deux tiers sont des réfugiés palestiniens.
« Il fait beau, un temps à rire, il fait beau à n’y pas croire, il fait beau comme jamais
Un temps à ne pas mourir
Un temps à craindre le pire.»
chantait Francesca Solleville.
Et qui pour créer ces frontières invisibles ou monumentales? qui pour en jouer, grignoter augmenter sa puissance? Qui pour délocaliser les usines au Maghreb, Madagascar, Inde, Chine ? Le chômage a triplé en une décennie. Qui pour décider des guerres aux profits par milliards?
Je cacherai mes petits-enfants de dix-huit ans, qu’ils ne partent pas mourir pour l’enrichissement de quelques-uns, mourir pour d’autres murs, d’autres frontières. des murs et des grillages.
Invisibles ou monumentales les frontières attisent les conflits et les guerres.
Merci Simone pour ton texte engagé !
Merci, Fil de l’avoir lu. Tu m’as envoyé un commentaire sur la # 34, je n’ai pas oublié de te répondre, ton « bravo pour cette histoire toute en tension » m’ a fait plaisir, mais je n’ai pas eu le temps. Comment as-tu fais pour commenter tout le monde, au fil des jours ? C’est précieux quand on doute. Merci beaucoup.
oui, chère Simone, cacher les enfants, trouver une île vierge, l’ile de Groix en face de Lorient ? (je ne la connais pas encore)
votre beau texte résonne et frappe comme un poème de Mahmoud Darwich… merci beaucoup Simone pour cette belle offrande au goût de sel et de sang