Terre corps treillis de frontières lignes de démarcation inscrites au carrefour des mémoires des lieux des langues défaire une à une les marques de la séparation rendre à la terre corps ce qui lui appartient le passage on y parvient parfois entre chien et loup quand plus rien n’empêche la navigation du rêve qui recrée les liens tente de restaurer ce qui a disparu de détruire les nouveaux rideaux de fer et le réveil est brutal ce n’est pas la première fois l’invasion ses propagations protéiformes ses opérations lance-flamme ses politiques de la terre brûlée pas d’attendrissement à la clé les pieds sur terre saignent à force de longer les murs et de chercher la brèche parfois un mot venu de l’autre langue troue les épaisseurs ouvre le sens refermé sur lui-même celui qui en quelques sons te transporte là où pour retrouver les contours de l’autre réalité il faut d’abord être dans le noir complètement perdu sans repère et le brouillard d’une fumée venue de la lande sème le doute les lieux sereins feront-ils partie des rescapés les limites atteintes et dépassées l’usure et les usuriers chassés comme le jour où le mur est tombé dans l’autre temps
Très belle phrase unique !
Elle dit tout des frontières.
Merci Christine !