Au détour d’une syllabe juste effleurée surgit l’image.
Une longue plage floutée par la chaleur, sable fin, ciel azur et mer bleu-marine. Pas d’ombre que celle des parasols. En bordure une dune basse hérissée de graminées courbées par la tramontane et une route toute droite le long de laquelle voitures et camping-cars se gareront. Enfants à la peau brunie par le soleil, les pieds dans l’eau, les mains dans les châteaux de sable. Image d’Épinal de notre enfance.
Au détour d’un parfum un instant ravi, éclot lentement le souvenir.
Odeur de fleur de tiaré sur une plage en été. Des corps de jeunes éphèbes et de nymphettes en bikini-une-pièce agglutinés autour d’un transistor rouge pour écouter les derniers tubes anglais. Plage au sable grossier en bordure de la ville, à proximité des terrasses de cafés où se réunissaient les adolescents prêts à en découdre avec la société.
Au détour de quelques notes de musique échappées des ondes, affleure la nostalgie
A l’abri d’une crique volcanique de sable noir, face aux derniers rayons d’un soleil couchant vaincu par un léger voile de brume, l’amour. Un couple. Plus très jeunes. La parole en marge des corps. La mer sombre leur baise les pieds et les corps nus s’enlacent dans l’eau salée à l’écume chatouilleuse.
Au détour de la lecture de l’huître de Francis Ponge, le goût de nos escapades gourmandes
Une plage de galets – galet, état de la pierre entre le rocher et le caillou* – va à la rencontre d’un océan versatile, qui dit je viens, qui dit je m’en vais, qui ne dit rien. Elle est coincée entre deux hautes falaises de calcaire d’un blanc multicolore, et un petit village dont l’intérêt principal est le restaurant dont la terrasse sous abri est située face à l’Angleterre. Les fruits de mer y étaient servis directement du pêcheur au consommateur.
* réf. Francis Ponge
Pèlerinages où « affleure la nostalgie ».
Beau texte plein d’images fortes.
Merci Claudine !
toujours la mer. Des paysages vus grâce à vos mots. Merci