Tout au long de ce trajet, à porter encore et toujours un gros sac sur le dos, semblable à ces histoires lues souvent sous de multiples formes, semblable à ces chemins empruntés par des millions de gens, il a bien fallu des haltes. Les montagnards parcourent des kilomètres et le soir exténués dorment dans des refuges, les marcheurs du chemin de Compostelle ont des pauses, des nuits chez l’habitant ou des auberges, il faut bien reprendre des forces pour continuer, il faut pouvoir marcher demain, une halte est urgente, on a lu ou parcouru « Don Quichotte de la manche » et su les difficultés déboires et emprisonnements si souvent de l’auteur Cervantès jusque très tard dans sa vie. Le pèlerinage est la vie dans la longueur, la vie réelle avec toutes ses difficultés. La halte en fait partie, une halte définitive arrivée trop vite pour certains, elle peut être deux trois dix fois dans une vie. Ces moments où on écarte tout, on s’évade, on laisse, ces moments magiques où la fatigue fait tomber les digues, mystérieux quand ils arrivent comme par hasard, ces moments où tout semble calme et tranquille. C’était cette petite maison perdue seule juste à coté des bois à Saint-Voy, une seule pièce avec une cuisinière à bois, un lit avec un gros édredon rose foncé à plume. Une maison pour soi toute seule trois jours et deux nuits dans ces paysages de neige et de burle.
Merci pour ces moments où on s’écarte.
Merci, Simone, pour ce texte si profond !