« J’élève l’urne autour du parfum pour qu’il demeure. » De qui est cette phrase, je l’ignore. J’ai longtemps cru que Mallarmé en était l’auteur, mais je ne trouve rien de ce côté-là (sur Internet…). Elle me poursuit depuis mon année de première, je crois me souvenir que le professeur de français de l’époque – un prêtre, le père Imbert (il y a cinquante ans, je peux le nommer) – l’avait citée, mais là encore, je doute. Elever l’urne, c’est tenter de se mettre à la hauteur de ce qui nous dépasse, du sublime, de la beauté… C’est faire preuve d’humilité mais on peut y voir aussi de l’arrogance. Car prétendre capturer l’inaccessible, quelle vanité ! Se bercer d’illusions… Pourtant, à cette époque, j’avais quinze ou seize ans, cela résonnait comme une invite à la spiritualité. Bizarrement je crois que c’est à cette citation que je dois de préférer le vide au plein, l’impalpable au tangible, le parfum à l’urne.