Je n’aime pas le mot pèlerinage.
Il y’a cette couleur particulière de certains lieux qui marquent mon cœur plus que mon esprit.
Il y’a les lieux où j’ai envie de revenir et il y’a les lieux où je me jure de ne jamais revenir.
Il y’a les promesses que je tiens et celles que je ne tiens pas. Et puis il y’a celles que je sais d’avance ne pas pouvoir tenir.
Il y’a les lieux que je désire ardemment aimer mais que je n’arrive pas à aimer.
Il y’a les lieux que je voudrais détester mais que j’aime quand même.
Et puis il y’a le passé, toutes les secondes passées ici et dont la couleur s’accorde si bien.
Il y’a mes souvenirs, bloc compact et immuable, peut être un peu jauni comme une carte postale qu’on aurait oubliée là.
Il y’a le futur et le retour, ce qu’on en attends et ce qu’il est vraiment c’est à dire jamais vraiment ce qu’on en attends.
Il y’a cette couleur qui n’est jamais tout à fait la même. Elle ne se laisse pas piéger aux rendez-vous que je me fixe et parfois s’invite alors que je ne l’attends pas.
Je ne veux surtout pas que ces lieux deviennent pèlerinages poussiéreux et figés.
J’ai compris que la couleur, cette couleur avait horreur du passé, de l’immuable et des rituels. Elle trouve sa beauté dans l’instant présent.
N’espérez pas la voir. Je ne peux même pas la décrire. Trop floue, trop éphémère …Elle n’existe qu’à l’intérieur de moi et colore mes veines au rythme des battements de mon cœur.
Merci Géraldine pour tous ces chemins, tous ces » il y a » qui résonnent en moi – Merci pour la poésie et les images qui surgissent. Et les lieux que l’on voudrait détester et que l’on aime quand même. Bravo.
Le cœur a ses raisons que la raison ignore…
Merci Clarence de ta lecture!
J’aime cette idée de couleur qui marque le coeur. Une belle matière.
Merci Jean Luc. Je l’avais déjà utilisé cette notion de couleur. Elle me ramène aux premiers souvenirs( les plus forts?) de la toute petite enfance.