— Tu prends la première à droite, tu fais cinq cents mètres, c’est là.
De chaque côté de la rue il y a des immeubles neufs, puis de petits pavillons anciens de plain-pied, ils se ressemblent, un petit jardin devant de trois mètres de profondeur, il y pousse quelques vieux rosiers, des lilas, accrochés au rebord des fenêtres, il y a des pots avec des géraniums. Comme une impression de revenir en 1960, on s’attend à voir une 2 CV ou un Solex garé devant chaque garage. J’arrive sur une rangée de balustrades, elles cachent un trou de deux à trois mètres de profondeur, il y avait ici il y a peu de temps trois ou quatre pavillons. Cette cavité de terre rouge nous rappelle ce qu’il y a sous le goudron. Cette illusion que sont les rues, cette fine pellicule de goudron pour cacher la terre rouge. La fragilité des bâtiments, morceaux de sucre, posés sur un flan pâtissier. Un panneau annonce l’élévation d’un immeuble de trois étages. Les pavillons qui sont avant et après le trou, devront faire avec. Plus loin, les pavillons anciens sont remplacés par des pavillons plus récents avec un étage, le métal gris, les toits plats se multiplient, puis les immeubles récents viennent couper les lignes. Les rues nous montrent le temps, là, on voudrait arrêter le temps, rester dans le passé, durer. Ici, c’est demain qui compte, le projet, les futures vies, le temps à venir. Au milieu, le présent, qui fait avec les trous et les Solex, le temps de l’instant.
Quand il n’y a plus que demain qui compte, se sont souvent envolées entraide et solidarité.
Merci Laurent !
Oui, c’est vrai, mais quand il n’y plus que le passé, cela devient irrespirable, et le présent ne nous suffit pas. Merci Fil.
très fluide et très prenant
j’ai aimé beaucoup la terre rouge qu’on oublie et qui réapparaît à chaque trou
chouette aussi cette photo de haut…
Merci Françoise.
Les juste avant et les juste après les constructions et le temps qui file entre les deux, merci Laurent. Et j’aime la photo, impressionnante.
Merci Clarence