Des siècles de pierres et de chaux. De belles traces survivent encore dans la ville vieille, dans quelques tours le long des côtes, dans les villages de l’hinterland. Et dans son maquis aussi où souvent le feu révèle que l’on avait construit des forges, des moulins, des maisons, des ponts en ces lieux oubliés. Les années de parpaings et de béton fait sur place ont bouleversé tous les chantiers, toutes les mains d’œuvre, toutes les prétentions. L’hinterland recule, se rétrécit, se transforme. Jusqu’à disparaître là où les métastases de la ville s’étendent. Là où les grues ne cessent plus de grandir et s’agitent sans cesse pour livrer aux banches en attente leur overdose de bennes à béton. Dans l’hinterland qui reste, sur ses routes étroites et leurs virages vicieux, c’est désormais le temps des banches, du béton prêt à l’emploi, le bal des toupies, des camions mixeurs, des camions pompes. Le béton autoplaçant est idéal. Le béton retardé s’impose par les fortes chaleurs et quand le chantier est loin de la centrale à béton. L’hinterland qui reste est immense encore. C’est un marché en pleine expansion. La guerre pour le contrôle des centrales à béton a déjà fait des mort disent certains dans le foreland d’où vient le ciment.
Quel beau titre, Ugo ! L’art de raconter un monde en quelque mots, d’évoquer tant à partir du seul béton. Merci. Voilà qui donne vraiment envie de savoir ce que tu vas faire de ces 40 écrits.
Le travail du temps par la matière, l’empreinte des matériaux sur le paysage. Merci, Ugo. (Et ces mots Hinterland et Foreland !)
Anne parle du titre il me plait aussi beaucoup le titre et les mots me frappent aussi je voulais pas copier sur Xavier Hinterland et j’ajoute banche ( je connaissais pas) et le béton à plusieurs vitesses j’aime aussi . Merci Ugo.
Merci Anne, Xavier et Nathalie de passer par là. Vos attentifs retours sont précieux. Ils encouragent. Mais souvent ce sont vos textes à vous qui m’ouvrent la voie. Merci de vos passages et merci surtout de vos écrits.