La vitesse et la lenteur. Les voitures, les bus, le mouvement sans fin des phares. Il pleut. Éclaboussures. Puis gros plan sur les visages : elle, effarée ; lui, stoïque ; cet autre, étrange, qui tourne un papier avec sa main ; la vache, incongrue. Ils avancent lentement sur le trottoir. Les passants s’écartent, fuient. Des gens aux fenêtres, éberlués. Volets qui se ferment. Ils avancent toujours, prennent une ruelle, se parlent, elle et lui se disent des choses. Elle montre un endroit de la main. Il acquiesce. Sur la devanture, il est écrit GARAGE. L’autre type, celui au papier, cogne de sa main libre contre la porte du garage. Une fenêtre s’ouvre : un homme, mal rasé. Il descend. Le voilà qui parle avec eux, qui fait non de la tête, qui s’énerve, qui leur donne un prospectus, qui remonte chez lui. Elle, lui, le drôle de type et la vache seuls, immobiles. Elle lit le prospectus, tend la main, montre une direction. Ils s’en vont, lentement, au milieu des voitures, des bus, des éclaboussures. Longue séquence de déambulations, des rues de plus en plus sombres, leurs pas de plus en plus fatigués. La vache ne veut plus avancer. Nouvelle discussion, animée. Il les laisse seuls, elle, le drôle de type et la vache, et il s’en va, hésitant quant à la route à prendre. Il s’enfonce dans la nuit. Scène immobile : celui qui tourne son papier, celle qui pleure, une vache.
Drôle de film… un peu triste. Presque surréaliste.
Merci Vincent !