ça glisse sur l’émeraude du canal – entre la forêt de mâts – traverser le brouillard – la brume plutôt – tout se voile puis se dévoile – escalier de pierre moussu en bordure du canal – de la verdure entre les blocs de marbre – le houppier d’arbres inconnus – de blanches colonnes en ogive – des lustres suspendus au plafond des salons – un ciel sans taches blanches – deux ou trois mouettes qui traversent l’azur – des touristes sur les quais – nombreux et bruyants – les terrasses de café aux bâches colorées — des palais des palais des palais – des murs d’abricot ou d’un ocre foncé – de petites tuiles orangées – des cloches retournées sur les toitures – dans le miroir de l’eau des taches ocre jaunes ou rouges quadrillent le canal – des branches en révérence devant les eaux qui courent – les longues perches qui les fendent – des barques attachées qui tanguent un peu – une mouette perchée sur un pieu de bois planté loin sous le canal – une barque venant en sens contraire – une gondole d’ébène – des visages devinés – un couple d’amoureux – un canotier au ruban rouge et noir – l’immensité d’un paquebot à la blancheur choquante – l’eau dentelée en vagues sinueuses – des mosaïques dansantes – la tristesse des madones de Bellini se répandant sur l’eau – Stabat Mater Dolorosa – sur les eaux troubles les ombres portées des pieux zébrant la nappe – un pâturage de linges de couleurs – des palais des palais des palais – un chaos de couleurs – du mauve du bleu pâle du turquoise du jaune – la palette d’un peintre – un tableau de Turner –
Une collection d’images successives comme film. Ça marche vraiment bien. Dans l’accumulation des couleurs, un film en peinture. Merci Solange.
Merci beaucoup Jean-Luc!
m’étais cru à Venise. Belle palette de couleurs. Merci