Derrière chaque porte close fermée à double tour cadenassée, une éraflure, une écorchure, une blessure, une peur – secrètes – accessibles par les soupirs qui suintent de la serrure. Derrière chaque porte entrouverte un désir en gestation, une envie libérée, une soif de séduire. Derrière chaque porte des corps, des voix.
Il mène à l’inattendu. Qui ? L’âne ou le pigeon ? Le magique ou le nostalgique ? Le feu ou l’iceberg ? L’œil ou le monde ? Le duel ou le duo ? Le domaine ou le voisinage ? Le danger ou le conseil ? L’usage ou le retour ? Le pavillon ou le voyage ? Le texte ou le comédien ? Le décalage ou le destin ? Le corps ou le piano ? Le diable ou le journaliste ? Le récit ou le magot ? Le chant du crime ou le procès ?
Où ai-je déjà entendu cette voix ? Une voix capable de susurrer à l’oreille les mots de la vie, une voix au timbre lumineux, écho d’une histoire insolente suspendue prématurément, une voix qui s’empare de mon présent et arrache à la nostalgie sa légitimité, cette voix persuasive, ta voix.
Au-delà des limites, l’inaccessible horizon. Jouissance de la transgression. Goûter à tous les genres. Brûler les emplois du temps, mettre du chaos. Brader le superflu jusqu’à l’ascèse, aller à l’encontre du néant. Le saturer d’écrit. Couper la parole des donneurs de leçon en onomatopées. Engendrer de l’abstraction. Multiplier les bousculades, secouer, secouer, entrer en transe. Se laisser glisser vers la folie. Folir de danser. Folir, funambule sur le fil du hasard.
Bonjour Claudine.
Ces phrases-lanceurs me semblent faites pour engendrer des textes poétiques. C’est le cas avec toi !
Merci !