Ce qu’il ne faut pas savoir pour acheter un pull (sinon on ne l’achète pas).
La ville est active. La ville va vite. La ville vend du rêve. Dans ma ville de rêve, je vais vite, j’adopte la fast fashion. Elle vend. J’achète. Je veux un pull. J’achète un pull. Qu’est-ce qu’il ne faut pas savoir pour acheter un pull ? Pour ne pas détruire le rêve. Pour ne pas altérer la vitesse. Pour satisfaire le désir. Je ne dois pas savoir quels substances chimiques ou produits toxiques sont utilisés pour la production d’un vêtement : éthoxylate de monylphénol (perturbateur endocrinien), formaldéhyde, composés perfluorés (perturbateurs endocriniens), retardateurs de flamme, diméthylfumarate (allergies cutanées), colorants (réaction cutanées, dommage au foie et aux reins, cancers), phtalates (perturbateurs endocriniens), nanoparticules. Nous vous recommandons de laver ce vêtement avant de le porter pour éviter les irritations de la peau. Je ne dois pas savoir que le polyester est une fibre textile issue de l’industrie pétrolière (responsable à 90% des déchets de l’océan). Je ne dois pas savoir que la laine, bien qu’elle soit naturelle, est l’une des matières les plus polluantes à produire (utilisation de l’eau et des teintures). Je ne dois pas savoir le nombre de kilomètres parcourus par mon pull avant d’arriver dans mon armoire. Je ne dois pas savoir où sont délocalisées les usines de production : Chine, Turquie, Bangladesh… Si H&M décidait de relocaliser en France la production d’un sweat-shirt produit aujourd’hui au Bangladesh, il lui couterait dix fois plus cher. Je ne dois pas savoir que des femmes, des enfants, des migrants sont exploités, reçoivent des salaires médiocres, que leurs contrats sont précaires, le temps de travail indécent. Nous prenons soin de vos vêtements. Je ne sais pas. Je dois savoir. Je veux savoir.
Oui Olivia « Je dois savoir. Je veux savoir » merci pour ce rappel primordial