J’ai fait sa connaissance un soir de mai. Que fais-tu là ? Je te dérange ? Je fais du bruit ? Oui je vois bien que je te dérange ? Tu habitais là-bas de l’autre côté de la ville ? Tu traversais en vélo ? Non bien sûr ce n’était pas dangereux . Tu venais là ? Je sens bien que je te dérange. Tu préfères le silence, oui je comprends, tu préférais être seul comme maintenant. Tu regardes les branches, elles ne sont pas trop hautes, tu t’installes à l’ombre, tu as raison. Peux-tu rester des heures assis là à attendre ? Oui on dirait, tu réfléchis sans réfléchir, tu penses sans penser. Je m’en doutais. L’important c’est l’attente, tout se passe dans l’attente. Tu es d’accord ? Oui tu es complètement d’accord. Peux-tu arrêter le vent ? Tu voudrais. Oui parfois tu voudrais, je le vois. Il remue l’eau, il la trouble, elle tremble et toi tu la veux lisse, transparente comme celle de ton enfance ? Tu veux la voir, tu as toujours l’espoir. Elle était arc-en-ciel tu t’en souviens, tu ne peux pas l’oublier, tellement belle, tellement brillante, un vrai joyau sorti des profondeurs de l’eau, c’est bien ça n’est-ce pas ? Et tous les jours en soirée de ta sagesse tu reviens là, tu traverses la ville comme autrefois. C’est bien ça ? Alors tu l’attends et si elle s’accroche à ton hameçon tu la remets à l’eau ? Je ne me trompe pas, c’est bien elle, la truite arc-en-ciel celle de ton enfance ?
Belle salve de questions !
Merci Marie.
Merci Fil !
la chute… trop belle. Merci
Oh ! merci Danielle.