Tu dirais que tu as réfléchi ? Non ? tu dirais que c’était clair? depuis longtemps? pour toi? qu’un jour ça arriverait? que rien ne pourrait se mettre en travers ? tu le dirais? tu l’as dit? je n’ai pas entendu c’est ça ? il suffisait d’entendre? ou de voir? les deux? c’était réfléchi? pensé? construit? un chemin que tu t’étais ouvert? quand il ne serait pas possible d’aller plus loin? comme s’il était possible de tout décider? de tout tenir? tu ne t’en étais pas caché? jamais? on ne voulais pas voir c’es tout? je n’ai pas voulu voir moi ? dis moi? tu le dirais ? tu l’as dit peut-être ? si je n’ai pas entendu? mais hier? c’est toi que j’entendais? tu chantais? non? toi? cette joie? ce chant ? toi? non? tu ne veux pas répondre ? je t’ennuie avec mes questions? tu veux que je m’arrête? que je me taise? tu n’en peux plus? je te promets je vais arrêter mais ne pars, pas tout de suite, je t’en prie, pas encore, tu veux bien? rester un peu? même si rien, même si froid, encore un peu tu veux bien? une heure peut-être? encore? on peut jouer si tu veux? comme on jouait ? on dirait qu’on serait, tu te souviens? on dirait qu’on serait ensemble dans ce jardin, on dirait qu’il ferait beau, on dirait qu’on serait ensemble pour de vrai comme avant, le jeu tu te souviens? vrai ou faux? nos question tu te souviens ? oui ou non,? chaud ou froid? même tiède ou brûlant? tu te souviens? oui ? tu le dirais? réponds moi? depuis longtemps? non? tu veux que je m’arrête? je suis brutale? je te blesse? tu veux que j’arrête parce qu’il n’y a rien à dire? c’est ça? rien de plus? juste prendre acte? tu veux des questions toutes simples? avec des cases et des croix? s’il faut mettre l’œuf avant? si le noir est une couleur? si ? tu t’en moques? tu ne veux pas répondre? ou tu ne peux pas? tu veux juste le silence? tu le voulais? et ma main? mon souffle? sur ta joue? sur ton front? Tu veux encore ? juste un peu? et ce jour où tu as attrapé le lézard? tu me poursuivais? j’avais peur ? j’étais tombée dans la fosse, tu te souviens ? ma robe? tu te souviens? juste avant le repas , tu te souviens ? du dimanche tu te souviens? la dérouillée en rentrant à cause de la boue tu te souviens? tu as dit que c’était à cause de toi, tu l’as dit? cette dérouillée à cause de ma peur? et ce jour où on s’est enfuis ? l’Amérique tu disais? l’Afrique? loin assez, assez pour ne plus les voir? jamais? et l’arbre où nous étions? ces fruits? tu te souviens? verts? et nos langues comme la pierre? nos langues? et nous dans l’arbre comme au bout du monde? Comme l’Amérique? ou comme l’Afrique ? et le ciel? tu t’en souviens? sa couleur? bleu mais pas seulement? bleu peut-être? entre les feuilles? et tous les fruits qui tombaient sur la mousse? tu te souviens? leur chute? tu te souviens? jusqu’à la nuit? reste encore? juste un peu ? tu veux bien?
Nathalie, ce beau texte, rapide, m’émeut beaucoup !
Merci pour cette belle lecture.
merci beaucoup Fil pour la lecture.
Merci, Nathalie pour ce beau texte, touchant si bien les deux personnages !
merci Héléna c’est peut-être un peu trop flou… merci de tes mots
Merci, merci Nathalie. Cette voix qui en poursuit une autre qui a fui ou qui fuit toujours. Merci pour cette fugue en questions, partition d’émotions.
merci pour le mot fugue Ugo. Merci pour les passages.
une suite pressante de questions qui ravivent des instants de jeux, de chute, douloureux finalement, car il y a cela entre les mots, de la douleur à se souvenir et en même temps cet extrême besoin même si c’est dur à entendre, ce harcèlement…
merci Nat pour cette urgence à dire…
Merci Françoise. De la douleur. Oui
J’ai beaucoup aimé. Toutes ces portes que tu ouvres à la chaine dans un immense couloir sans fin. Si j’avais lu ton texte avant d’écrire le mien, je serais parti dans une autre direction. Merci, j’ai beaucoup aimé.
Merci Jean-Luc heureusement tu as gardé ta direction