27/40 Ils m’ont cuisiné.
On se retrouve une fois par trimestre, chacun de nous, trouve que c’est trop, mais personne n’ose le dire. Aujourd’hui c’est la dernière.
— Pourquoi tu ne nous l’as pas dit avant ?
— Tu crois qu’on s’en fout ?
— Toutes les raisons sont bonnes, jamais aucune limite, tu es fier de toi ?
— Demande lui, demande-lui comment il a su, lui le héros, lui qui sait tout. Allez dis le ?
— Il était où ? Ce n’était pas un hasard, on ne te croira pas. Alors ?
— Si tu ne dis rien, c’est fini, on ne se verra plus, tu comprends ça ?
— Tu te crois supérieur aux autres, redescends, tu veux que je te dise, ça fait quinze ans que je te déteste. Tu croyais le contraire ?
— Tu te rends compte de ce que tu as fait ?
— Qu’est-ce qu’on va dire à nos enfants ?
— On aurait certainement dû en parler, on a fait une erreur, mais c’est à nous aussi, tu comprends ?
— Tu sais qu’on peut te poursuivre en justice ? Tu sais ça ? Je peux porter plainte, j’en ai le droit.
— Comment tu vas leur dire à eux ?
— Tu vas les tuer, c’est ça que tu veux ?
— Tu as attendu toutes ces années, tu ne pouvais pas parler ?
— Demande-lui où il habite?
— C’est quoi cette histoire,
— Il a déménagé, il ne te l’a pas dit ?
— Tu habites où ?
— Qu’est-ce que tu fais ?
— À ton âge, c’est ridicule, tu en es conscient ?
— Il sourit, regarde-le il sourit, tu te fous de notre gueule ?
— Tu sais qu’il pourrait t’arriver des bricoles ?
— Tu le menaces ?
— Je le préviens, il peut réfléchir, non ?
— C’est n’importe quoi, vous êtes tous les deux dingues, pourquoi vous êtes comme ça ?
— Tu crois que nous, ça ne nous a rien fait ?
— Tu crois qu’on y pense pas ?
— On est pas des monstres, tu sais ça.
— Alors, remets les choses dans l’ordre, d’accord ?
— Tu n’es plus un gamin, alors arrête, arrête, on ne joue pas avec ça.
— Comment tu vas faire tout seul, sans famille ?
— Tu n’as jamais été très doué pour te lier, tu veux crever tout seul ?
— Sur un coup de tête, tu balances ta famille, ta vie ?
— Tu peux dire un mot ?
— T’as plus de cœur ?
— Je vais dire aux enfants que t’es mort, c’est ce que tu veux ?
— Tu veux disparaître ?
— Allez, réfléchis, on oubliera, s’il te plaît ?
— Il aurait dit quoi, tu crois qu’il aurait été fier ?
— Tu te serais pris une raclée, tu comprends ?
— Le passé, notre passé, nos souvenirs, l’été, les vacances à Dinard, ça ne vaut rien, tu veux oublier c’est ça ?
— Tu crois que tu vas repartir à zéro, à ton âge, non, il faut te réveiller.
— Je ne connais pas tes projets, mais il est trop tard, ta vie elle est finie.
— Tu te prends pour un artiste, tu recommences tes niaiseries, ta carrière elle est derrière toi.
— T’es un nul, tu as passé ta vie à attendre, sans nous t’es rien, tu vas crever tout seul.
— Elle a raison, ça pourrait t’arriver.
— Et notre amour, nous on t’aime, t’en fais quoi ?
Autour de la table… c’est un peu la soupe à la grimace !
Merci Laurent pour cette belle salve de questions !
Merci Fil
beaucoup aimé ce tissage une fois la scène posée…
étourdissement garanti, et on est pris dans les terribles histoires de vie, d’amour et de désamour
touché ! et on a quand même pas envie de « crever tout seul ! » ah non !