Béziers : frappée, étranglée et sans doute violée, une femme décède au plateau des poètes Midi Libre (mai 2022)
Le Plateau des poètes fermé pour cause de crime… Son Plateau… Son jardin… Son enfance… Son innocence… Coule l’eau de la fontaine. Le sang a coulé. Les arbres gardent toute leur dignité. L’ignominie est humaine. La lumière se dessine en dentelle sur les gravillons. Des hommes assassinent des femmes. Le printemps reste le printemps. Des cris déchirants invisibles. Il ne reste que celui au fond de l’oreille du témoin. La nuit était étoilée. Personne dans les allées condamnées pour cause de crime. Les oiseaux descendent des arbres. Et les écureuils. Douceur de l’air. Une femme de trente-deux ans était là. Elle n’y est plus. Violée battue à mort. L’odeur des tilleuls en fleur. Un chat noir traverse. Elle était là. Un couple de tourterelles flirte. Est-ce que les cris peuvent s’inscrire dans le tronc des arbres ? Elle n’y est plus. Le jardin de son enfance… plus d’innocence… son cri insuffisant… il rejoint celui des femmes mortes sous les coups. Une longue colonne de fourmis noires, des araignées qui tissent leur toile, le croassement du corbeau.