Un champ, plat, un no-man’s-land. Un peu d’herbe pousse. Débris éparpillés de ferraille. Terre dure, pilée, battue. Des éclats d’os. Et le ciel : très bleu.
Un wagon, vide, sièges, accoudoirs, une barre pour se tenir debout. Les poubelles ont été vidées, les sièges nettoyés, un tag sur une vitre, à moitié effacé.
Le plateau, paisible, trois fauteuils roses, un bouquet de fleurs, faux salon de maison de poupée et pour les spectateurs de simples chaises en bois.
Une chambre de motel, un lit, une télévision, de la moquette mal lavée, odeur rance de renfermé. Le balcon donne sur le parking où sont alignés les pick-up.
Une tombe, fleurie, pelouse régulière, terre grasse, juste à côté ils s’affairent à creuser. Un chêne, le vent agite les branches, ombrant çà et là la croix de bois.
« Des éclats d’os. Et le ciel : très bleu. » La violence derrière ces huit mots… L’ombrede tous ces drames en deux lignes, terrible
Presque pas de traces, au détour de ces brefs (mais efficaces) récits…
Merci Vincent !
Rétroliens : # 40 Jours # 25 | Armance, Marco, l’Oiseau et la petite cuillère… – Tiers Livre | les 40 jours
Vincent, j’ai mis en lien votre texte avec un lien attaché au mot traces dans ma contribution #25. J’espère que cela vous conviendra. J’aime beaucoup la concision qui fixe chacune des évocations que vous proposez et qui font apparaitre une photographie. Bonne Journée.