Les philosophes se trompent ou alors ils cherchent à nous tromper.Il n’y a pas d’événement. Un fait situé dans le temps est un fait. Qu’il échappe ou non à l’ordinaire du déroulement du temps n’y change rien.
Un poêle à bois au milieu du local poussiéreux que se partageaient les associations.Les médaillés du Travail avaient leurs jours de permanence. Les déportés avaient les leurs. Les prisonniers de guerre également. Sur les murs, les hommes et les femmes des photos épinglées avaient des yeux comme des trous. Elle revenait d’une Allemagne qui n’était pas encore unifiée. A deux reprises, elle avait visité. Elle avait lu les témoignages, les traces écrites, les lettres conservées, archivées. Ces femmes, ces voisines, ces mères de famille qui avaient écrit aux autorités pour se plaindre. Les cris, les odeurs, la fumée qui les indisposaient.
Dix-sept hommes dont quatre militaires. Tous regardent ce qui gît au sol. Ce qui est là et ce qui manque. Il y a des photographies qui vous déplacent, qui vous font aller voir sur place ce qu’il en est désormais. Il y a aussi des lieux dans lesquels on se rend, pour y travailler par exemple, et où l’on découvre une photographie que l’on emporte avec soi pour longtemps et qui vous intrigue toujours. Ces dix-sept hommes qui regardent le sol sur le ponton d’un port de France en Atlantique Nord. Et ce gendarme qui fume quand il constate les faits.
Ce qui git toujours nous émeut, sauf pour ceux qui fume autour, sans tendresse. 🙂
Ce gendarme qui fume. La fumée, les cris… qui indisposent. Deux paragraphes. Le fait. Deux paragraphes qui interrogent et s’interrogent. Essentiel (et coupant ). Merci Ugo vertige du questionnement .
Tout ce qu’on ne saura pas… malgré deux paragraphes et des photos. Merci.
Merci J Hendricks, Nathalie Holt, Anne Dejardin. Questionnement, oui. Mais je suis incapable de savoir pourquoi ces deux paragraphes sont venus là. Ni pourquoi je ne peux aller plus loin avec le premier. Questionnement.
Ces deux fragments résonnent très fortement avec ce vertige vers l’horreur, regarder ou détourner les yeux. J’aime beaucoup aussi le codicille.
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