La terre remuée.
Du sable imprégné d’huile sur l’asphalte.
Le flanc chauve de la colline.
La mansarde à ciel ouvert.
Un chien égaré flaire le sol.
L’eau immobile.
Des fleurs. Fraiches. Fanées. Fraiches. Fanées. Fanées. Des fleurs en plastique blanc. Un poteau électrique cerclé d’un anneau de fer.
Des roues passent exactement à cet endroit.
L’épicier compose sa devanture avec les cabas de produits frais achetés à l’aube. Mais pas hier.
La brise apporte des relents de feu.
Les passagers attentifs au paysage des rues continuent attentifs au paysage des rues.
Le magasin de brocante expose au fil des jours les mêmes objets.
La maison n’a plus jamais été vendue. Envahie par la végétation qui l’engloutit un peu plus à chaque printemps.
Sur la place, hommes et femmes parlent à mi-voix.
Un fauteuil sur le trottoir.
La balançoire vide. Un vélo par terre, la porte de la cuisine ouverte.
Quatre punaises bleues sur le placard en liège.
Un banc de jardin occupé par quelqu’un d’autre.
Le parvis de l’église asymétrique.
Un espace entre deux livres comblé par d’autres livres.
Focales aérées, ça me plaît… Du coup on n’est pas obligé.e.s de s’imposer longtemps le paysage. Un protocole pour « ne pas se faire des histoires », ce qui n’empêche pas de se dire bonsoir ? https://www.youtube.com/watch?v=-62RMi9Vip8
Merci, infiniment, Marie-Thérèse ! L’idée du protocole me plait beaucoup !Merci pour Trenet! C’est exactement cela !
J’aime beaucoup ces petits cailloux que tu nous laisses. L’impression d’être guidée vers une histoire dans laquelle le lecteur aurait sa place autant que l’auteur. Merci pour cette invitation Helena
Merci, Juliette ! Ce sont effectivement ces repères qui nous humanisent !
Des traces de vie, merci
Merci, Elvire !
Très belles évocations d’un lieu. Légères, aérées… comme s’il ne s’était rien passé.
Merci Helena pour ton texte très agréable à lire !
Oui, Fil. L’idée consistait justement à ne laisser presque pas de traces. Merci pour ton retour !
beaucoup aimé ton enchaînement
me reste l’image du vélo abandonné par terre, et celle de la maison impossible à vendre
super réussi…
Merci, Françoise, pour ton retour et ton soutien si important ! Je suis contente que tu aies aimé l’image du vélo car j’ai hésité à l’inclure.
Bravo, une suite d’instantanées qui en disent beaucoup.
Oui, j’ai suivi les indications de François. Petits fais-divers rapidement effacés par la ville ou même jamais remarqués. Merci, Laurent !
tellement magique… formidable (enfin moi j’adore)
Merci, Piero ! Contente que tu aies aimé !
J’ai beaucoup aimé ces grains de poussière qui font peser sur le paysage un poids que l’imagination sublime. De l’orfèvrerie.
Oh, quel beau commentaire, je suis touchée ! Merci, Jean-Luc !
Il y a de ça quelques années le nord du Portugal dévasté par les incendies … un endroit que je connais bien pour y avoir vécu un temps … je ne suis pas retourné sur les lieux depuis les feux, ce texte m’y fait penser … et oui c’est vrai des fois une bibliothèque peut conserver des trous qui ne se comblent pas vraiment avec de nouveaux livres
Oui, quelques descriptions se rapportent à ces incendies.
Tu as tout à fait raison quant au livre, il est irremplaçable : c’était un exemplaire rare des oeuvres de François Villon disparu dans l’écroulement partiel d’un immeuble. Merci, pour ton retour ! As-tu aimé la région où tu as vécu au Portugal ? Peut-être pas, à cause du sursaut permanent des incendies…
Très proche des frontières de l’invisible, superposition du vécu/ jamais vu, où tout reste en suspens, à se composer intérieurement, Cortazar en sourdine, et son histoire de continuité de parcs
Oh merci de ton retour et de l’indication ! Je vais explorer, je crois que je n’ai pas lu cette histoire de Cortazar. Merci encore, Françoise !