Amour sans chagrin. Violent même ta mère le disait t’étais violent comme mec. Dieu sait si j’aurais voulu être un homme pour t’filer une trempe. Au revoir l’amour. Ça pour tchatcher et embobiner et pour chercher la femme t’étais fort, va. Dès que je repartais vamos la France avec les enfants j’avais tes longues lettres pour me rattraper des mots d’amour, quand reviendra le jour, que c’était fini que tu me toucherais plus. Et moi je retombais dans le panneau, ça c’est sûrement l’amour, qu’est-ce qu’on est conne. Ni une ni deux, et tu m’en remettais une bonne. T’as toujours fait zaâma, zaâma la fidélité. Tu t’fous d’moi. Les bonnes copines aussi font zaâma ; t’inquiètes pas ma chérie il ne s’est rien passé, rien passé entre ses bras, tu sais il est plus comme ça. À lui les soirées nouba à la Notte, la soupe à l’oignon en tête à tête avant d’être près de vous dans le soir. Merci Beaucoup, les médicaments découverts pour soigner sa chodepisse ; et pour moi ahchouma. Tu t’y prenais comme une brêle pour m’cacher la vérité. Tu partais au quart, tu faisais tes colères à tout casser par terre, les voisins à la fenêtre, la trouille à s’enfermer dans le cabinet de toilette, des salles journées les bleues sur la tête. Il est là; prends mon bouquet pour tout oublier. Il me donnait un chouïa de flouss pour aller au marché, l’épicier, la boulangerie. Puis walou, il me laissait là entre quatre murs. On fait tout à la main le linge, astiquer le sol, faire les lits, les tapis à la fenêtre, cuisiner le repas ; c’était fissa fissa chercher les enfants à l’école. Et lui il arrivait le soir, les pieds sous la table pour dire ; pas assez cuit, pas assez de coriandre, le jaja trop cuit, le citron confit, ça n’a pas de goût, tu n’as pas fait comme je t’ai dit.
Codicille : En gras des titres de chansons de Coccinelle et de l’un de ses auteurs André Hornez.
texte à lire à haute voix pour en apprécier toutes les subtilités. Merci