C’est une avancée de granit tout en coquelicots noirs
Tannée par le râle des dingues, vagues géantes
Propulsées folles dans la ville
Vois par la peau vois par la bouche
Son calvaire de roches – et l’or aux dents !
Pointant des ongles sales vers l’altière Angleterre
Les marins s’agenouillent dans le tournis des têtes
Ah le froid toujours le vent qui beugle et défigure,
Crispe les corps et les ruelles : ces cris d’écossaises
Qui cassent des noix tendres sur un parvis d’église…
Alors tu cours et longes la muraille
Où fouillent à découvert les remous de la mer
Va ! avance de porche en porche jusqu’à l’énergie froide
le vaste bataillon des pluies bouillons crachins
Et tu riras tellement mon frère, à brailler de rire
Qu’elle viendra directe au Finistère nord
La fièvre des paquebots qui pousse dans les ports
Où chacun est plus grand que chacune de tes villes,
geignard gazole et rance, amas de falaises brutes
Où l’on fomente un plan pour regagner la mer
L’océan du bon dieu, si turbulent ma foingue
qu’il devient gris de part en part
Alors viens ! t’endolorir de tempêtes
te rouler dans la pierre
enfin délesté des regrets
car la houle crache et désencastre les rues
et là-bas, derrière la ville, à force de marcher vers la terre…
tu entendras les petits pas
sorte de trot encore tremblant
chaud de danse et de gavottes
les petits pas coquelicots
de la mémé qui rentre à l’aube.
Ah ! Il me plaît ce texte au milieu des tourmentes océaniques, et la petite vieille survivante me semble mieux traitée que dans le vidéo-texte de Laurent Stratos ( paix à son drame). Pourtant la violence est là, traversée à tête qui fonce comme une proue sans réticence, juste par devoir de résistance. Que sont ces « coquelicots noirs » et cette « fouingue » qui n’est pas acceptée au scrabble selon internet. Des coquillages qui s’agrippent de peur aux rochers . Un vent local ?