L’enfant spontané de la terre retient l’olivier. Le cheval noir invincible qui s’ennuie m’appelle. Il peut tout et répondre à mon voeux si je m’attache à son cou.L’étalon noir m’écoute et m’entend. Je l’entoure de mes bras. Il m’emporte au delà de l’Attique, tout droit dans tous les sens, comme un fou, fulgurant, au travers de Synonymie. Nous ne faisons qu’un et il n’y a plus de centres, ni de périphéries. Tout est proche et lointain à la fois. Nous ne faisons qu’un et il n’y a plus de villes, plus de gens. Seul, ce qu’il en reste. Des mots. De pénétrer à vivre, de passer à arroser, de percer à croiser, de couler à gêner, de fendre à infiltrer, de courir à interrompre, de couper à passer au travers, de transpercer à perforer, de parcourir à se présenter, d’empêcher à transir, de déchirer à contrarier, de barrer à filtrer, de baigner à franchir, d’aller à sillonner, de trouer à trouer.
« Une idée seulement traversa (…) sa cervelle, mais qu’il ne put fixer, et dont il ne sentit que l’angoisse » Georges Bernanos – Sous le Soleil de Satan
Codicille : Importante dette à Lamartine et aux trésors du CNRTL
💞💞 la justesse et la beauté 💞💞 (tu vois j’aurais aimé écrire ce texte)
Merci Rebecca. Pour m’échapper du dedans de la ville, c’est le grand cheval noir qui a fait tout le boulot. Comme jamais. Et comme toujours j’y suis pour rien.
n’y être pour rien ne nuit pas à la beauté mystérieuse des mots (qui font texte) et s’échapper sur le dos d’un cheval pour écrire sur le vent
Oh merci Nathalie de vos passages fidèles. Écrire sur le vent, quel beau rêve. Mais pas sur le dos du cheval: avec le mien, il suffit de mettre ses bras autour de son cou et il vous emporte.
Très beau et touchant cela me fait penser au film de Mike Newell: Le cheval venu de la mer