Depuis la fenêtre de la chambre de travail, au quatrième : le petit terrain de jeux et le toit du parking couvert dont on voit une partie, le reste soustrait par un arbre qui s’interpose en s’étoffant chaque année un peu plus. Un escalier pour passer du terrain en contrebas au terrain d’en haut. Toit utilisé, après de nombreux essais. Et dans la nuit parfois le barbecue des jeunes qui là toujours sont chez eux. De jour, le toit, avec répartition des espaces, est dédié à l’exercice. A l’autre bout, invisible : un terrain de foot avec fausse pelouse. De mon côté, là où possible de plonger des yeux, un autre avatar du terrain de sport : deux tables de ping-pong en béton sur les côtés, un espace de musculation à l’air libre, des filets assez hauts sur les côtés pour retenir les ballons, et un poteau de basket. Très souvent par tous les temps un jeune est venu s’y entrainer, tout seul, tôt le matin. Rebonds réguliers de la balle avant tentative de panier : la musique régulière de l’échauffement accompagnait et ponctuait un commencement de journée partagée. Début de l’été : bruit et grue. Démontage du poteau pour commencer. Le soir un tas gris est formé. Dalles descellées, un effondrement en dessous ? Il y a quinze jours, nouveau dépôt visible sur le toit : grandes plaques bleues. Pluie le matin : quatre ouvriers aux gilets orange longent le mur du parking avec bordure, orange, elle aussi. L’un d’entre eux est monté sur le diable de manutention que les autres tirent en riant. Au pied de l’escalier l’homme descend de son char et ils se mettent à quatre pour transférer sur le toit-terrain-d ’exercice le diable qui semble très lourd. Transport et étalement des plaques bleues. Un camion jaune passe de l’autre côté, rue de l’Egalité (anciennement rue du Cimetière). Complémentaires : le bleu et le jaune. Drapeau fugitif. La pluie ne tombe plus. Matin milieu de semaine suivante : sons métalliques sur le toit du parking. Grosse chaleur : les éléments blancs tout neufs sont alignés au sol. Marteau-piqueur : bruit de mitraillette dans le béton. Les éléments sont redressés, assemblés. Comme une potence. Une deuxième qu’on devine entre les branches de l’arbre interposé. En deux jours, deux nouveaux poteaux de basket ont été installés. Plus grands, plus hauts. Hissés. Des vrais on dirait. A la seconde même où je cherche un mot comme « professionnel » pour les décrire, se fait entendre le rebond régulier d’un ballon. Le jeune basketteur est revenu. Sur fond bleu, trois autres attendent leur tour. 2 juillet, 11h57. Maintenant que deux buts au lieu d’un seul sont installés, ils vont pouvoir voyager dans leur univers et nous écouter le son des rebonds.
Bonjour Christine,
Voilà un beau texte fourmillant de détails !
Le temps du jeu, le temps de l’aménagement, y ont la part belle.
Merci pour ce beau moment de lecture.