Un hiver la voiture du jeune conducteur trop rapide décolle sur le dos d’âne pour atterrir contre le mur. Un soir d’été une voiture sérigraphiée de la police nationale renverse contre le trottoir deux jeunes en scooter suite à leur refus d’obtempérer. Aux printemps du premier vingtième siècle, à l’aube, des familles d’ouvriers agricoles montent le chemin et se dispersent dans les serres de la colline d’en face. À la tombée du jour, ils redescendent après la récolte des fleurs. Ce jour de 1970, sur la même colline d’en face, les serres rasées et un an plus tard, un ensemble d’immeubles cossus de quatre étages construit. Étés, des touristes descendent vers le centre en début de soirée. Ils remontent en pleine nuit, parfois en beuglant. Un soir, un en voiture ne voit pas le portail. Dans les années soixante des ouvriers recouvrent le profond fossé et goudronnent le chemin qui devient rue. Ces nuits de l’enlèvement des encombrants déposés sur le point de collecte d’en face, nombreux à s’arrêter pour fouiller et récolter avant l’arrivée du camion benne gyrophares orange et fracas des objets lourds. Pendant ces derniers mois de la guerre, des soldats de l’armée d’occupation allemande originaires de Pologne s’installent avec un énorme canon sur la colline en face. Ils iront chez les habitants du coin pour écouter les nouvelles de leur pays. Une vieille dame avec chien insulte la conductrice qui vient de lui faire signe de traverser plus vite. Ce soir, ce couple en promenade pour prendre le frais me regarde le regardant descendre la rue.