Il est des protocoles plus exigeants que d’autres. Dans la zone artisanale des Favières au nord de la commune de Lissieu, j’ai commencé par Pierre et concept qui commercialise des gabions bien sûr, des pierres en vrac, des oliviers en pots et des statues d’animaux grandeur nature et de couleur vive. Rien à voir avec la statuaire commune des jardins, fontaines et autres bassins ; pas de naïades, pas de dauphins, pas de sirènes, façon marbre ou pierre reconstituée, non des girafes, des rhinocéros, des pingouins, des vaches, blanches, rouges, bariolé. Qui peut bien décorer son espace d’aussi étranges animaux. ? C’est ainsi qu’a commencé mon enquête.
Rien ne vaut pour l’observation, un œil prévenu ou comme le disaient Pasteur ou Bachelard : « dans les champs de l’observation, le hasard ne favorise que les esprits préparés ». Préparée je l’étais, je savais ce que je cherchais, quant à l’obstacle épistémologique qu’aurait pu constituer le mépris premier que m’avait inspité ces statues, je me faisais fort de le dépasser grâce une maxime toute simple : ça doit se vendre, sinon ce ne serait pas exposé.
Il m’a suffi alors de quelques promenades pour découvrir les vaches, la première en blanc et violet devant un château transformé en restaurant de viande (assez chic pourtant), la seconde en noir et blanc assez nature devant un Biocoop et la troisième en rose et vert dans le jardin caché d’une demeure au fond d’un vallon.
Je n’ai pas encore trouvé la girafe et le rhinocéros.
Eh bien moi, quelques jours à peine après avoir lu ce texte cet été, j’ai trouvé un éléphant blanc à Vienne… Je t’envoie la photo par mail car je ne crois pas qu’on puisse le faire dans les commentaires.