premier juillet
le premier vient un dix décembre 2019 – tout bleu il est là – depuis un certain nombre,je ne compte pas – des images de tasses à café (le café (enfin, son abus) qui a provoqué les coliques néphrétiques de l’avocat – sa triumph bonneville garée non loin du boulevard sous une bâche – acheté outre Manche – ce serait des séries d’images) (celles de STGME2) (un nombre impressionnant de références)
les chansons d’abord ? Lorelei d’un Hubert Félix ? qu’est-ce t’en penses ? punk ou quelque chose ? rien à foutre branler battre péter – la suivante dans la liste Para quando la vida avec HK qui raconte vois à quoi désormais se résument nos vies / du pain des jeux et des grosses bagnoles – jusqu’à quand ?
voir la colonne de droite
de l’inanité de toutes choses – rien ne sert à rien, rien ne changera jamais, rien – et surtout pas le réel; puis établir l’état de ses artères, prendre rendez-vous regarder le temps défiler dans la salle d’attente – ou alors chez le coiffeur – celui de la rue de l’Orillon met une cage à oiseaux devant son entrée – ça fait souvenir de ces oiseaux chanteurs, j’ai oublié mais c’était dans le film de Miguel Gomes Les Mille et une nuits il faudrait poser des liens (mais pourquoi faire)
le problème principal c’est qu’on n’y croit pas ou plus ou on n’y a jamais cru
le type à l’entrée du cinéma (Chantal Akerman qui volait dans la caisse pour acheter de la pellicule; le film Variety pas vu on s’en fout dans le même état d’esprit; mon amie SR qui faisait l’ouvreuse au Saint-André des Arts; Hadji, le coiffeur à domicile qui conduisait une espèce d’engin aux couleurs des tissus imprimés de camouflage militaire; l’entrée par la sortie au Balzac; les exos de médiavision; Michèle Morgan qui sort de sa caravane sur le port de Sainte-Maxime tard le soir; les restes de l’usine Kodak à Vincennes; Louis de Funès sur le causse qui rit; Dario Moreno Mon public ne le comprendrait pas; la collection complète des avant-scène-cinéma théâtre opéra dans les caves de Tolbiac; l’appel téléphonique de Bertrand Tavernier un quatorze juillet, son contentement d’habiter « enfin » un appartement de boulevard Malesherbes; le dépôt de pli dans la boite aux lettres de l’immeuble du boulevard de la Bastille où vivait Rivette; etc.)
et donc se retourner vers le début juillet soixante aucun souvenir (c’est faux) aucune photo (c’est faux aussi) la maison de J. rien, la station-service je croyais que c’était une enseigne de la british petroleum, la dauphine c’est sans doute presque sûr et certain que c’était vrai – inventer la cathédrale et la mort du roi, Saint-Louis dit-on (il a commencé à régner à douze ans, il était le numéro 9, il est mort là), et non loin de là encore la grande mosquée Malek Ibn Anas explorer (aujourd’hui ? quelle importance ? ) (tout a changé, tout à changer) (entre la route de Roosevelt et le boulevard de l’Environnement) (chercher inutilement)
quelque chose de tellement adorable
une chanson tous ces mots qui condamnent /comme c’est dur quelquefois
le reste des projets qui stagnent dans le tiroir (Norma, le parc, DF et Aldo et encore le reste) – ça ne fait rien, il y a sur la route qui va au Kram des vestiges de « celle [qui] doit être détruite » ces époques-là, l’empire romain et l’ottoman, hier dans le don j’ai oublié la tartine de pain-beurre-sel-et-poivre que me donnait mon grand-père – dans le dur le fait que je n’aie jamais connu qu’un seul grand-père – dans l’autre dur plus loin encore les deux familles, l’une de commerçants l’autre de noblesse de robe – on pourrait poser la photo de ce dernier dans sa robe – l’avocature qu’il exerçait auprès du père de la future épouse de son aîné (ces enfants-là naissaient, allaient naître et naquirent) – les images de son bureau où il devait recevoir ses clients, le meuble au milieu de la pièce de O. – les fauteuils inconfortables qu’elle avait recouverts d’une toile de lin beige – je cherche l’image (rangée dans le disque dur rescapé – il n’y en a que deux mille dans le dossier – avec les roses de TNPPI)
tout cela est codé - relisant un billet des années dix, je m'aperçois que les diverses initiales que j'y laissai me sont à présent incompréhensibles : que voulais-je donc dire ? quelles références évoquaient-elles ? tu sais c'est loin, tout ça - les diverses bifurcations (je m'aperçois que dans ce vague calendrier qui est ici évoqué manque le projet le plus important à mon goût - vivre - évoquer, sensibiliser, les mots bleus qui disent "terniraient quelque peu le style de nos retrouvailles " - sortir les choses de leurs contextes, laisser le texte arriver à l'endroit où il veut - chercher à exprimer quelque chose de soi, faire vivre pour vivre - est-ce qu'il suffirait simplement d'écrire les choses pour qu'elles agissent ?est-ce qu'il suffit de les faire pour qu'elles arrivent ? Vous faites mentir les miroirs disait Léo, je l'aimais bien tu sais - hier, je parlais de cette photo que je vais poser, des gens comme il en existe, on n'arrête jamais rien - avançons, veux-tu?
Vivre est un travail en cours. Goût partagé. Merci Piero
merci à toi Ugo
J’aime tant cette présence des chansons dans tes textes récents !
je vois que tu en as mis un petit peu aussi (merci de passer)
la photo la fameuse photo … Un arrêt sur visage douceur et sourire
tu vois Léo hein – merci encore à toi
Un très joli texte, le code me tient à distance, alors je lis respectueusement, bravo.
désolé mais la distance (parfois) favorise l’échange (merci de passer)