Choisir une rue de sa ville (proposition 1). Imprimer au format A3 dix images street view de dix vues de cette rue. Coller les pages imprimées exactement dans le lieu et selon le point de vue qu’elles représentent.
Choisir une rue de sa ville (proposition 1, variante 1). Rechercher dix cartes postales anciennes de cette rue. Les photocopier au format A3 et les coller exactement selon le point de vue qu’elles documentent.
Choisir une rue de sa ville (proposition 1 variante 1bis). Scanner les cartes postales anciennes de cette rue, utiliser un logiciel de retouche pour isoler/découper dix personnages. Les imprimer grandeur nature et les coller à l’emplacement exact où ils ont été photographiés autrefois.
Choisir une rue de sa ville (proposition 1 variante 2) en temps de paix. Imprimer des photos de villes détruites par des bombardements et des textes de témoignages d’habitants de ces villes. Les coller, les disséminer dans l’espace urbain.
Choisir une rue de sa ville (proposition 2). La remonter et/ou la descendre pour collecter/recenser dix déchets. Ce soir : sac en carton d’un fast-food avec gobelet éventré, un ticket de caisse illisible, une petite pièce métallique noire de forme carrée, une canette alu défoncée, un rat crevé. Pour atteindre les dix, ne pas négliger les mégots. Tous ces rebuts, plus ou moins la trace des pneus qui les ont aplatis.
Choisir une rue de sa ville (proposition 3). Se tenir en un point précis, prendre des notes, photographier ou faire semblant. Demeurer le plus statique possible. Chronométrer le temps avant qu’on vous apostrophe ou que la police arrive.
Choisir une rue de sa ville (proposition 4). Sur de petites feuilles jaunes autocollantes, écrire en noir les noms des objets de la ville et les coller sur les objets de la rue qui correspondent.
Écrire un roman à partir du contenu des poubelles de sa voisine. S’autoriser plusieurs jours de prélèvement pour accumuler plus de matière.
Suite au succès du livre précédent, systématiser le procédé pour écrire une saga romanesque à partir des conteneurs de l’immeuble voisin. Certains paparazzi ont fait des clichés avec les poubelles de people, des sociologues, des études avec celles de gens du peuple, mais rares les tentatives de poubellologie littéraire.
Offrir une peluche aux propriétaires des animaux perdus qui couvrent leur quartier d’affichettes avec les photos et le prénom de la bestiole. Refuser toute récompense.
Travailler sur la notion de ridicule ainsi ce qui à première vue est ridicule, ne sert strictement à rien, est inutile, voire même provocateur, accessoirement poétique mais d’une poésie éminemment personnelle comme coupée du reste du monde en tant que mot ou idée de ce monde justement.
Cet exercice 21 entre en résonance avec un désir et un dégout en même temps, désir de transformer l’inutile en utile ( fantasme ?) et dégout quant on regarde tout ce qui nous entoure, la difficulté de vivre de gagner sa vie pour tout à chacun, et la perte de repères le creusement qui s’effectue entre l’art et les gens