ce ne seront que quatre images – de quoi ? de ces affaires-là, parfois j’en ai ma claque ce n’est pas rare je reconnais – ces tirets ces souvenirs ces histoires cette histoire celle de cette ville qu’il faudra bien détruire – le truc qui commence par c’était à Méghara faubourg de Carthage je lisais au premier (je ne suis pas certain du h au toponyme de l’endroit – ça n’existe plus, ça n’a jamais existé mais on s’en fout jte dis) ou au deuxième (ça allait encore en deux cents avant notre ère – « notre » ? mais oui, notre) ou encore le énième confinement ensuite avant après pendant je ne sais plus son voyage je crois avec son pote Ducamps de bordels en bordels à satiété et couilles rabattues dirait le poète – je lisais, horrifié, ce voyage d’hommes blancs dans des contrées asservies – leur argent et leur chibre – on s’en fout je sais bien c’est comme ça qu’on chope la syphilis tu me diras certes – c’est d’autre chose dont je veux te parler, ça n’est jamais trop loin (tu te souviens de ce sont des petits riens qui me venaient de vous ? j’écris avec des chansons en fond sonore) – ce ne sont que des images, il y en a quatre – l’objet était installé, avait été installé sur une boite aux lettres (un peu comme celui-ci qui était dans un « oublier Paris » le 104 pour être juste) ou un parcmètre automatique de la rue (je te pose la photo, tu reconnaîtras comme ça)
non celui-là était à pièces
c’est mieux (rue Lassus 19) – sur le dessus, rouge était (est toujours) sa couverture toilée type (je cite) « france loisirs 123 boulevard de Grenelle » et plus loin « (c)1985,Librairie Arthème Fayard isbn 2-7242-2562-7 achevé d’imprimer en octobre 1985 – N°d’édition, 10923 – N° d’impression, L 20560 Dépôt légal,octobre 1985 imprimé en France«
puis au fond un cahier (après la table) seize pages numérotées en chiffres romains – et donc la I
elle a gardé son nom de jeune fille (je ne suis pas certain qu’elle ait été mariée, si ? si premières noces Yves Allégret, de qui elle aura une fille prénommée Catherine. En secondes noces, elle épouse Montand (Yves) (Ivo) en 1951) elle est là
c’est parce que j’ai pris le livre (je l’avais déjà lu emprunté un jour d’été dans la bibliothèque de mon frère dans son édition Fayard – merdique grand format qui ne colle plus – trente ans et les livres meurent aussi) page VII (en page VI la légende : Simone Signoret dans Judith Therpauve
il y avait dans le livre de DF (un autre projet, qui recoupe un peu, c’est normal, ce sont des recherches pour tenter d’appréhender, de comprendre, de suivre de restituer tout en resituant) titré par l’auteur (avec la clarté d’esprit qu’on lui connaît) « Ceci n’est pas une autobiographie » mention de son premier avortement (car l’auteur donc avait été obligé par ses parents de lui céder sa chambrette afin qu’elle se repose – c’est resté en travers de la gorge dudit auteur) (début des années quarante si mes souvenirs ne me trahissent pas trop) Simone mon amie (il y a la de Beauvoir que j’aime aussi d’amour, autant que la Veil et donc que la Marceline que j’aime autant – il y a ces femmes formidables) page XI (légende la page X: Yves Montand et Simone Signoret avec Lech Walesa)
(je ne commente pas – mais les images parlent un peu – c’est égal je l’aime, et son mari aussi) page XV (la légende sur la même page, en italique en bas Un couple célèbre dans l’intimité. (on apprécie largement quand l’édition prend les lecteurices pour des con.nes) – laisse tomber ça ne sert à rien
après le roman gai et pétillant c’est pas certain mais enfin, peu importe la critique (je cite en lien, c’est simplement avec ce temps-là)
ce pourrait être elle, si tu veux, ou Maria Casarès ou Anna Magnani - des brunes tu remarqueras - comme elle, sans doute - son clope son rire ses colères - le souvenir de la pantoufle qu'elle flanquait sur l'écran de télé quand y passait disons par exemple un balladur ou quelque chose de ce genre - non pas tant pour des opinions politiques mais plus pour cet aspect, cette tension du visage et des regards - elle lâchait "dire qu'il y en a une qui est folle de lui" (ce qui resterait à prouver) - je me souviens d'elle, je me souviens de son sourire à lui quand elle partait dans ces gloses - un peu comme un souvenir
Quelle que soit la consigne, on retrouve chez toi ce lyrisme très fort et humble à la fois, entrelacé de chansons.
J’aime vraiment beaucoup !
Merci Piero !!
C’est précieux tout ce que tu nous donnes. Merci !