Le temps donne tant qu’il reprend et redonne puits sans fond qui jamais ne se ferme jamais ne se tient ne se laisse saisir mais toujours donner encore de ce qui peut se dire même si tout fini par s’oublier errer seul paumé et dans le creux de la main ouverte tendue où s’inscrivent les lignes rides et où niche la chaleur du tendre te rechercher tendre à toi de moi tendre est ce qui pars donne reviens de moi en toi s’enroule s’offre s’échange se mêle sème et se partage alors l’enseveli se redresse vers du bout des doigts sortir de soi et plonger du rebord du toi jusqu’à moi où se fondent deux mains pas tout de suite ouvertes mais quand même s’étreignent puis courent et volent lui et ailes toi et moi déployées au dessus de la ville noire enjambant les ponts d’où les ombres pleurent et tendent leurs larmes à qui veut les reprendre noyées nous qui sommes déjà loin savons notre chance d’échapper à la prise qui enserre la gorge jusqu’au dernier souffle nos mains à l’inverse s’ouvrent et se donnent sans plus de crainte du vertige.
Beau texte d’amour !
Bravo et merci !
Quel bel hommage au vertige, non pas vécu comme une perte d’équilibre, au contraire une échappée dans la reconstitution, ces mains accouplées comme l’offrande antique