En mélangeant les rêves de la nuit
En mélangeant les rêves de la nuit
Avec cette image
Avec cette image
Le livreur UBER debout comme un piquet
Le livreur UBER debout comme un piquet
Avec son carton de pizza chaude tenu à deux mains
Avec son carton de pizza chaude tenu à deux mains
Attend un pourboire et une nouvelle commande
Attend un pourboire et une nouvelle commande
Mais il est en zone blanche à Lyon
Mais il est en zone blanche à Lyon
C’est pour cela qu’il est tout rouge
C’est pour cela qu’il est tout rouge
On ne veut pas d’auto-entrepreneur dans les beaux quartiers
On ne veut pas d’auto-entrepreneur dans les beaux quartiers
Là où il y a des clients prémium et des restaurateurs huppés
Là où il y a des clients prémium et des restaurateurs huppés
On n’aime pas voir la misère dans les quartiers chics
On n’aime pas voir la misère dans les quartiers chics
Il aurait préféré vendre des ventilateurs et des éventails
Il aurait préféré vendre des ventilateurs et des éventails
Mais il attend toujours son client et son pourboire
Mais il attend toujours qu’on lui donne
son pourboire et son nouveau client
Rien à voir avec le rêve de cette nuit
Rien à voir avec cette nuit et le rêve de
Tout est parti avec l’image
Tout est parti avec l’image
On en sait pas davantage et guère plus
On en sait guère plus et pas davantage
Elle s’ s’ennuie sur son amphore
Sur son amphore elle s’ennuie
On l’a collée au don passif
On l’a collée à cette tâche
Elle pose un pied sur ce qu’elle verse
Dans l’albâtre sec d’un bassin rond
Elle ne parle pas aux autres statues
Elle n’a rien à leur dire de plus
C’est une zone blanche
Un endroit où on ne se regroupe pas
L’eau si rare réclame le silence
Elle n’a rien à voir avec les statues
Le rêve est là dans cette attente
Personne ne nous en dira beaucoup plus
Même si le sommeil donne
Même si le sommeil donne
Toujours la même histoire
Elle donne Elle donne et lui
Il prend Il prend une pomme
au milieu en guise de litige
J’étais là avant non ce
n’était pas toi avant
Qu’est-ce que t’en sais
C’est une vieille histoire
avec la mer à boire
et le refrain salé d’une
dette mal acquittée
Il donne il donne et elle
prend elle prend la fuite
la tangente et poliment
désaccord ontologique
répété indéfiniment
La ville dort elle est complice
de ces mouvements
d’acharnement et de
désenchantement
essoré de tendresse
le soleil donne
il est content
le sommeil donne
il est savant.
Très difficile ce #20 vous vous en sortez bien je trouve et c’est intéressant d’observer ce mouvement en deux temps comme pour retenir quelque chose quelques photos le matin et le texte plus tard … il faudrait que j’essaie ça écrire rien deux temps peut-être même à quatre j’aime le bruit de ces moteurs là
Oui, le mot clé » donne » ouvre tellement de possibilités que d’ailleurs certain.e.s ont tenté d’énumérer que je n’ai pas voulu me précipiter , et faire la même chose. Plutôt faire un pas de côté et me servir du choix aléatoire dans mon grand stock de photos personnelles. C’est là que j’engrange depuis des années des traces, des « intants de vie » que je saisis comme je pourrais cueillir des fleurs dans un champ. Tout est impermanence autour de nous, on le sait depuis la sagesse chinoise antique et c’est avec le souffle du regard qu’on pousse devant soi les images plus ou moins marquantes. Elles sont pour la plupart anecdotiques tandis que certaines ont une importance affective unique, je les mélange… Le texte vient facilement quand je sais avoir déjà réfléchi et lu à propos de telle ou telle thématique. J’essaie de me surprendre moi-même avant d’essayer d’intéresser les personnes qui lisent. Je crois que c’est cela qui me plaît. Peut-être plus la contrainte de vitesse que de consigne, rendre copie tous les jours est un challenge qui oblige à plus d’humilité, je ne me sens pas tenue à la performance , ni à la flagellation. J’écris… Pour le temps, j’ai les mêmes réserves que vous, moins on en a, plus on en a potentiellement pour trancher dans la procrastination. Des fois ça bloque et c’est normal…
j’ai parcouru tout cela comme un leitmotiv qui se serait modifié un peu à chaque ligne mais pas trop, juste ce qu’il faut pour qu’on ait la sensation de suivre le fil d’un récit…
et ça a l’air d’être vraiment une vieille histoire !