un sourire dans le métro donne, attendre que le bonhomme soit vert lorsqu’une mère ou un père explique à l’enfant qu’il faut traverser la rue quand le bonhomme est vert donne, faire un geste lorsque quelqu’un laisse passer en voiture donne, tendre la porte donne, dire juste merci même quand on a donné car donner n’est jamais seul, alors donne à deux ou plus, l’ascenseur donne le transport à l’étage, les portes automatiques donnent le couloir, le couloir donne les portes et celle cherchée, la porte se donne lorsque arrêté devant, donne de la poignée en échange elle s’ouvre sur une nouvelle donne, par la fenêtre tout se donne, les files de voitures sur le périphérique donnent, les avions dans le ciel donnent, les immeubles se dressent et donnent de la hauteur, la hauteur donne à l’ensemble, ensemble donne des spectacles, se donne en spectacle, le coup de théâtre donne, même s’il est un fait le fait donne, les escaliers donnent à la marche, le bitume porte le don plus loin, la nourriture donne, le shampooing donne, les ampoules électriques donnent, une chance chancelle donne, le robinet donne l’eau, l’or donne, même si pas d’or donne, l’échange donne
Merveilleux texte, Romain ! Très équitative la juxtaposition de nourriture, shampooing et ampoules électriques. C’est génial, merci !
L’interconnexion permanente dans les villes, quel tour de magie, ce rébus si riche en dons liquides aériens, transfert d’énergies, dans une communication micellaire souterraine et secrète, doucement s’infiltre dans les intérieurs, et retourne aux entrailles de la ville, joli cycle interminable, vibrant – la plénitude