C’est en 2018 que la famille Cheyne a légué le château des Calles et sa ferme à l’association Habitat et Humanisme. En 2023 s’y ouvriront 39 logements pour des familles et des personnes isolées ; une pension de famille de 22 logements individuels dans la maison de maître et 17 appartements pour des familles en grande précarité dans la ferme. Jusqu’en 2017 cette demeure familiale du 19e siècle avait été reconvertie en salles de réception louées pour des mariages et autres événements. Le château avait été entièrement rénové en 2004.
Le château de Montvallon, moins prestigieux, mais sans doute aussi ancien, n’a pas connu une aussi belle fin : acquis par la mairie qui a construit un groupe scolaire dans le parc, il est tombé en ruine et a été détruit dans les années 2010. La ferme attenante a été récemment acquise par un particulier et le bois de chênes centenaires coupé. Il ne reste qu’une modeste chapelle (de style camarguais !) édifiée par la dernière propriétaire occupante dans les années 50.
Ils avaient tous les deux été peints par Maurice Utrillo qui ne s’était sans doute même pas déplacé (il était pourtant voisin) et n’avait fait que reproduire une carte postale.
Bois Dieu, château sans grande qualité architecturale, mais datant du 17e siècle a sauvé sa peau de justesse grâce à la mobilisation des habitants. Il sert à la mairie de salles d’activité et de logements. Sa chapelle est utilisée comme lieu d’exposition et sa ferme détruite a laissé place au deuxième groupe scolaire de la commune. La toiture a été refaite en 2020 ; le chantier a duré 4 mois.
Quant à La Roue, château du 18e siècle, il fut un temps hôtel-étape sur la route des vacances vers le sud (nationale 6 puis autoroute du soleil). Il est désormais découpé en appartements comme n’importe quel immeuble collectif. En 2013, un ancien propriétaire a fait don à la commune de l’étang où le châtelain accordait droit d’abreuver les bêtes et de laver le linge (mais pas de pêcher). Des bénévoles ont remis en état le lavoir. Le fils de la dernière lavandière était présent à l’inauguration.
Quant aux vestiges de l’ancien château médiéval du 12e siècle (deux tours formant portail d’entrée) propriété de la l’association inter-clochers du val d’azergues et la tour nord propriété de la commune, c’est grâce aux financements composés de la région, du dioscèse, de la commune et des donateurs qu’ils ont pu être rénovés de 2019 à 2021.
Il ne fait pas bon être château par les temps qui courrent, mais en recevoir le cadeau n’est pas de tout repos non plus.
Ayant terminé les joints de carrelage (quel métier harassant que celui de carreleur !) plus tôt que prévu, je me suis lavée, changée et consacrée à l'écriture.
Sous le charme de votre titre et d’apprendre que ce château a une si belle histoire humaine. Autrefois les châteaux servaient à protéger les habitant.e.s des attaques, aujourd’hui il est difficile de les entretenir dans le même esprit, comme si protéger les gens était devenu hors de prix ou réservé à des fortuné.e.s inconséquent.e.s… (Sujet à vif en ce moment dans le domaine de la culture).
Merci Marie Thérèse. Les châteaux de Lissieu n’ont guère servi à protéger les habitants (sauf peut-être le médiéval, mais on a peu de témoignages); ils étaient la villégiature de lyonnais où de parisiens qui venaient passer les beaux jours à la campagne entourés d’une nombreuse domesticité souvent venue d’ailleurs.