L’épaisseur opaque de la nuit. La voûte étoilée de millions de points brillants que l’homme a bien rangés en constellations, points de repères, points de suspension. Les buissons sombres de n’être plus dans la lumière, ratatinés en une masse informe, chagrinés de n’être qu’ombre chinoise. Leur plainte lui parvient au rythme d’un solo de saxophone, ses acouphènes. Le bruit de l’eau qui jamais ne se lasse. Allongée dans l’herbe, elle attend. La fraicheur monte du sol, l’humidité. A l’est, sur la ligne d’horizon le noir frémit, flirte avec le bleu marine, lentement pâlit. Elle sent la terre, sa rotondité, sa bascule. Les étoiles, la voie lactée, chavirent, se fanent et se fondent. La terre plonge lentement dans cette lueur blanche là-bas, qui monte, s’agrippe au ciel. La rosée se déploie. Les buissons se réveillent. L’orchestre de la faune accorde ses violons. Les couleurs, les odeurs, la respiration, en ces instants où le jour se lève. Tout lui avait fait prendre le goût de l’aube. Elle l’a perdu, elle vit en ville, au rez-de chaussée.
Un rappel à prendre le temps d’attendre… Quand il s’agit de retrouver une occasion de contempler la nature, l’attente est toujours enthousiasmante !
Je n’avais pas pensé à cette piste d’écriture-là, et c’est une super idée !
Bonsoir Claudine,
L’attente de l’aube. Une des plus belles !
Ici pas la moindre impatience. Juste recueillir la beauté qui prend le temps de venir.
Merci mille fois pour ton texte prenant !
Merci à vous deux
L’attente est un état qui peut me mettre en rage. J’avais envie d’autre chose, quelque chose d’apaisant. C’est avec nostalgie que j’ai évoqué ce rendez-vous avec l’aube (l’été). Difficile de rendre le vertige de la rencontre… Merci de votre lecture
mais oui bien sûr qu’on peut attendre avec un élan fou et cette piste est magnifique
j’ai tout vu de la venue de la clarté, avec vous
Merci de votre lecture en empathie