Je ne veux pas rentrer chez moi. C’est une chose qui s’installe au rebut de la marche, qui te fait commettre d’autres kilomètres, des alentours, tu bifurques et t’en remets aux nouvelles ruses sur nouvelles cours, des immeubles à démolir, tranches de soi sur le chantier, à la pelle faudrait creuser, les murs pourtant sont bien debout, rentrent en ta marche qu’ils freinent de leur lourdeur de pierre, je ne veux pas rentrer, c’est un constat acide, hasard du répertoire, saut de côté dans ta vie, remettre à plus tard ce qui, avec les oiseaux qui piquent dans les feuilles, agitation de vert, d’autres ruelles te servent encore de défouloir, ce tintamarre à la foire aux bestiaux, pourtant il faut, trouver des prétextes, un film à voir, un disque à écouter, le marcher dans le corps pour y faire tatamis, un dernier café au comptoir de la rue neuve, pour un peu faudrait qu’il pleuve et tu serais bien obligé, le pont des sanglots longs, la vue sur la Tamise et tes erreurs d’enfant, à grignoter trop loin dans le pain du temps, à passer dans les actes sans y rester suffisamment. Avoir son chez soi bien à soi, n’ai jamais connu ça.
Tellement vécu de ces moments, à me ronger le cerveau, à vouloir que chez moi soit l’ailleurs. Merci Françoise pour ce moment aimanté de nos contradictions.
Merci vivement Jean-Luc… vais vous lire de ce pas 🙂
j’aime beaucoup (mais quelque chose de tellement triste aussi) mais j’aime beaucoup quand même
Merci vivement cher Pierre !!
s’échapper, triste et beau
Merci chère Caroline… vais vous lire avec joie
Une prise de la proposition à contre courant. Un beau pas de côté. mélancolie