Ce que je faisais là je n’aurai pas pu le faire de chez moi. Je m’étais dit. Pour installer écrire il fallait que je me déplace. Physiquement. Il a d’abord fallu cela. Me donner rendez-vous ailleurs. Donner rendez-vous à la partie qui en moi écrit. Veut écrire. Une histoire. Mais d’abord lire. Cette partie en moi sait qu’il faut d’abord lire. Les livres vibrations du monde sensible. Mais avant la destination. Le choix de cette destination. Bibliothèque. Ecrire d’abord pour être là. Etre légitime. Ne pas prendre la place de quelqu’un de plus dans la nécessité d’écrire que moi. Avant de connaitre mes rites je m’envoyais dans des bibliothèques mythiques ou de proximités qui comportent des volées de marches. Pour écrire il faut déjà monter les marches pour écrire il faut déjà aller la haut. Le chemin des bibliothèques est emprunté par d’autres, il n’y a pas de chemins secrets qui mènent au bibliothèque, les arrêts de bus, tram, métro portent leur nom. Les noms des bibliothèques font parti intégrante des repères de la ville. Plus que les églises. Et pourtant. Près d’un parc, d’une fontaine, au bord d’un fleuve et presque toujours une avenue, une esplanade quelque chose avec de l’espace parce qu’il en faut de la place pour stocker le patrimoine. Ecrire à la bibliothèque c’est forcer le patrimoine à m’envisager dans ce monde, ce pays, cette région cette vile cette rue ce rayon.